200 000 retraites-chapeau en France

84% des retraites-chapeau versées en France représentent moins de 5 000 euros par an. Seules 50 personnes touchent plus de 300 000 euros, mais c’est cette minorité qui retient l’attention du public et suscite la polémique.

Qui touchent des retraites chapeaux en France ? Essentiellement d’anciens chefs d’entreprises, présidents, directeurs généraux, cadres supérieurs, gérants, mandataires sociaux. 200 000 personnes en tout bénéficieraient de ce système par capitalisation qui se solde par l’octroi d’une retraite supplémentaire, négociée sur le contrat de travail, qui s’ajoute au régime de base relevant du régime de droit commun. L’immense majorité de ces enveloppes (84%) ne dépassent pas 5 000 euros par an, indique un rapport remis vendredi à Bercy par l’Inspection générale des Finances (IGF). Le même document révèle que 50 personnes perçoivent « des retraites-chapeau supérieures à 300 000 euros par an ».

Prise en compte de la performance

C’est cette minorité qui, légitimement, heurte l’opinion publique et causent les plus gros dommages médiatiques, surtout en période de crise. On pense aux 800 000 euros annuels versés à l’ancien patron de GDF Suez Gérard Mestrallet (21 millions en tout) au moment où le groupe affichait des pertes record et annonçait un plan d’austérité, ou encore aux 346 715 euros accordés à l’ex-PDG d’Orange, Didier Lombard, somme d’ailleurs contestée devant les tribunaux par le syndicat CFE-CGC.

Face aux scandales, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron avait, en novembre dernier, évoqué la piste d’une réforme afin d’encadrer sévèrement le système des retraites-chapeau. Au final, il ne s’agira même pas d’une réformette, au mieux d’un ajustement visant à le rendre plus moral aux yeux des français, travailleurs ou retraités modestes. D’ailleurs, dans son rapport, l’IGF estime que la suppression de ce système serait contraire à la Constitution en privant les entreprises de leur « liberté contractuelle », et anti-libérale (les entreprises se servent des retraites-chapeau comme un outil de fidélisation de ces cadres supérieurs).
L’un des propositions d’Emmanuel Macron est de rationaliser le dispositif en le conditionnant à la performance de l’entreprise et au bilan de son dirigeant au moment du départ.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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