2010 : année de la prévention du stress en entreprise ?

En cours d’élaboration, le Plan santé au travail qui devrait voir le jour l’année prochaine verra la question du stress occuper une place importante. En effet, le premier ministre vient lui aussi de s’emparer du sujet et à lancer une mission pour déterminer les bonnes pratiques en la matière que devront essayer d’adopter au plus vite les entreprises.

Le ministre du Travail, Monsieur Xavier Darcos, avait lancé il y a un mois un plan d’urgence sur le thème de la prévention des risques psychosociaux et de la santé au travail. François Fillon vient à sont tour de remettre la question du stress au travail au cœur des préoccupations du gouvernement.

 

Le premier ministre a en effet missionné 3 personnalités sur le sujet. Henri Lachmann : président du Conseil de surveillance de Schneider Electric, Christian Larose : président de la section du travail du Conseil économique, social et environnemental et Muriel Pénicaud, la directrice générale des ressources humaines de Danone, devront « formuler des propositions pour mieux intégrer la prévention du stress dans la démarche générale de prévention des risques professionnels des entreprises », explique un communiqué de Matignon.

Objectif : rendre leur proposition début 2010 afin de les inclure dans le Plan santé au travail actuellement en cours d’élaboration et dont la question du stress occupera une place centrale.

 

2. Les risques psychosociaux

Pour identifier les difficultés des entreprises, les trois conducteurs de la mission pourront s’appuyer sur un rapport récemment remis au ministère du travail.

Un collège d’expertise sur le suivi statistique des risques psychosociaux (*) au travail a en effet classé 40 indicateurs de risques en six grandes catégories : exigences du travail, charge émotionnelle, autonomie et marges de manœuvre, rapports sociaux et relations du travail, conflits de valeurs et insécurité socio-économique.

D’après les études dont ce collège d’expertise se fait l’écho, 22,6% des travailleurs estiment qu’on leur demande souvent ou toujours une quantité de travail excessive. Ils seraient par ailleurs près de 20% à juger disposer de trop peu de liberté pour faire leur travail. A peine plus d’un travailleur sur cinq dirait être d’accord avec l’affirmation « Mon supérieur m’aide à mener ma tâche à bien » ! Par ailleurs près d’un tiers déclare devoir faire « toujours », « souvent » ou « parfois » des choses qui vont à l’encontre de leur conscience professionnelle.
Enfin, ils sont plus de 13% à se dire victime du mépris de leurs collègues et supérieurs et 7% rapportent être exposés à des agressions verbales.

 

(*) Les risques psychosociaux englobent une dimension plus large que celle du stress, et inclut notamment la notion de mal être. Car la notion du stress n’est pas toujours adaptée à la définition des difficultés rencontrées par un travailleur. Elle correspond en réalité à l’état qui survient lorsqu’il y a un déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face.

 

3. L’Anact évalue les entreprises et les aide à agir

Sur le site internet de la campagne « mieux vivre son travail« , l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) met l’accent sur quatre sujets principaux pouvant faire l’objet de tensions : “les valeurs et exigences du salarié”, “les relations et comportement”, “les contraintes de travail” et “les changements du travail”.

 

L’Anact propose plusieurs éléments sur lesquels intervenir pour aider les entreprises à réguler chaque type de tensions :

Régulation du côté des changements du travail : réalisme des objectifs, anticipation concertée des changements, gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, implication des salariés dans les processus de changement
Régulation du côté des valeurs et exigences du salarié : temps de formation adéquats, développement du parcours professionnel, modalité de reconnaissance, politique de concertation
Régulation du côté des relations et des comportements : des espaces d’échanges entre collègues, des procédures de traitement des conflits, une bonne communication avec le management, une valorisation du travail d’équipe
Régulation du côté des contraintes de travail : définition partagée de la qualité, une charge de travail adaptée, une autonomie avec les moyens de l’exercer, un contenu du travail varié

L’Anact propose également aux entreprises de venir évaluer leur propre politique de prévention du stress en leur faisant remplir un questionnaire en ligne dont les données – qui resteront strictement confidentielles – permettront de dresser des statistiques.
Le bénéfice pour l’entreprise est qu’à l’issue de l’évaluation, elle en reçoit un résumé par e-mail, avec des conseils et des pistes pour agir.

 

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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