Entre les délais légaux liés aux procédures administratives, le temps nécessaire pour trouver des financements, il y a aussi un timing plus stratégique qui vise à lancer l’activité au moment opportun : lorsque le marché est mûr et que les premiers clients semblent prêts à prendre commande. On dit que créer son auto-entreprise est une opération rapide, qui se faire en quelques clics. C’est presque vrai : l’essentiel des démarches ont été raccourcies et simplifiées pour rendre attractif et souple ce statut ouvert aux travailleurs indépendants qui souhaitent se constituer, sans prendre de risques, un petit revenu. 8 à 15 jours pour être immatriculé La première étape, purement administrative, consiste à faire immatriculer l’activité. Sans ce sésame administratif, qui se traduit par l’attribution d’un numéro Siret, facturer des clients est illégal et s’apparente à du travail dissimulé. Après avoir réuni les pièces nécessaires, les demandes s’effectuent auprès d’un CFE local (Centre de Formalités des Entreprises). Pour les futurs commerçants, ce guichet se trouve à la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI), à la Chambre des Métiers pour les artisans, à l’Urssaf pour ceux qui exercent une profession de type libérale. Selon des estimations réalisées par ce dernier service, il s’écoule en moyenne entre 8 et 15 jours entre le moment où la candidat à la création transmet sa déclaration d’activité – généralement sur internet via infogreffe.fr, autoentrepreneur.urssaf.fr, guichet-entreprises.fr – et la réception du numéro. Il est bien sûr très recommandé de prospecter la clientèle très en amont afin d’être prêt le jour J, et être en mesure d’émettre des devis et des factures en bonne et due forme (ces deux documents doivent obligatoirement mentionner le numéro Siret). Cette stratégie permet de se positionner suffisamment tôt sur le marché pour se garantir un minimum de revenus dès que l’entreprise est opérationnel. Rappelons que le régime simplifié conditionne le paiement des cotisations sociales à l’existence d’un chiffre d’affaire. Sans recettes, le gérant n’a donc rien à régler. En revanche, s’il enregistre un résultat, les taux de prélèvement s’appliquent sur le montant de son résultat (une déclaration de CA est à effectuer chaque trimestre). Créer son auto-entreprise juste avant les fêtes de fin d’année ? Reste à déterminer la date de création : s’il s’agit d’une activité de vente de marchandises (physique ou numérique), il est conseillé d’ouvrir le commerce et/ou le support en ligne au moins quatre mois avant l’activité la plus forte. C’est une vraie question de timing : il s’agit ici de se donner suffisamment de temps pour se préparer au rush éventuel, de bien alimenter son offre, de parfaire ses outils techniques afin de minimiser les erreurs lorsque les commandes afflueront. Réaliser une étude de marché est, à ce titre, très important, surtout si l’auto-entrepreneur s’apprête à évoluer sur un marché très cyclique. L’objectif sera d’identifier sur le calendrier les saisons creuses et les périodes de pics. Néanmoins, un auto-entrepreneur qui souhaite se lancer en fin d’année aura aussi, peut-être tout intérêt, à attendre le 2 janvier suivant pour

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Depuis plusieurs années, les deux termes ont fusionné et désignent le même régime. Il n’y a donc plus de confusion possible. Jusqu’au 1er janvier 2016, un micro-entrepreneur n’était pas forcément un auto-preneur. En revanche, l’inverse était toujours vrai ! En un mot (c’est le cas de le dire), les deux appellations qualifiaient les entreprises individuelles qui choisissaient d’évoluer au sein d’un régime simplifié, distinct de celui de l’EI classique. Mais les deux statuts étaient différenciés : l’auto-entreprise, instituée en 2009, cumulait les régimes micro-social et fiscal, quand son homologue n’en comptait qu’un seul (micro-fiscal)! Pour encore ajouter à la confusion, le terme « microentreprise » (sans trait d’union) était –et reste encore aujourd’hui – un outil statistique qui sert à identifier les toutes petites structures de moins de dix salariés qui dégagent un chiffre d’affaires limité. Depuis un peu plus de cinq ans, la micro-entreprise en tant que telle a donc disparu du paysage juridique, mais le mot a été conservé pour désigner…les auto-entrepreneurs dont le cadre historique a, lui, été maintenu : possibilité reste toutefois offerte à ces indépendants de n’opter – sur demande expresse – que pour le régime micro-fiscal, comme dans l’ancienne formule. Vous suivez ? Cette clarification résulte d’une loi, celle relative à l’artisanat, au commerce et aux très petites entreprises (votée en 2014) qui prévoyait la création sous deux ans d’un régime unique de la micro-entreprise. C’est donc chose faite depuis 2016. Dans les faits, l’auto-entrepreneur n’existe donc plus, du moins sous ce qualificatif. Pourtant, dans les textes, le mot, entré dans le langage courant et juridique, est encore très largement employé. Qu’est-ce que le régime micro-social simplifié ? Comme son nom l’indique, il correspond à un système particulier de paiement des cotisations. Celui-ci se déclenche dès qu’un chiffre d’affaire minimal est enregistré (alors que dans une entreprise individuelle de droit commun, le calcul des charges est réalisé sur la base du revenu professionnel imposable, ou sur un base forfaitaire en cas de résultat insuffisant). Pour un micro-entrepreneur, un chiffre d’affaires nul n’occasionne le règlement d’aucune cotisation. En revanche, s’il encaisse des recettes, un pourcentage s’applique sur leur montant global afin d’opérer le prélèvement :• 12,8 % du CA s’il s’agit d’une activité de vente de marchandises• 22 % si le contribuable fournit une prestation de service ou exerce une activité libérale Qu’est-ce que le régime micro-fiscal ? Il comprend deux formules au choix : un système d’abattement sur le chiffre d’affaires qui sert à déterminer le montant du bénéfice (71 % du CA pour les activités d’achat-revente de biens, 50% pour les entreprises relevant des Bénéfices Industriels et commerciaux ou BIC). Un « versement libératoire de l’impôt » qui consiste à régler en même temps, et à travers un taux simplifié, les cotisations sociales et la part due au titre de l’IR (impôt sur le revenu).Pour faire simple, il s’agit d’une alternative au paiement classique de l’IR, évoqué précédemment: ici, le contribuable paye en un seul bloc (chaque mois ou trimestre selon son choix)

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Lancer une activité indépendante sous le régime simplifié préserve sans doute de mauvaises surprises et épargne bien des soucis (administratifs notamment). Néanmoins certains pièges existent. Par négligence ou manque d’expérience, certains auto-entrepreneurs les sous-estiment, au risque parfois de menacer jusqu’à la pérennité de leur activité. Comment démarrer dans les meilleures conditions possibles ? Connaître et respecter ses obligations Le succès du statut d’auto-entrepreneur tient à la simplicité de son cadre juridique par rapport à celui d’une entreprise individuelle classique, plus contraignante à de nombreux égards (la partie purement administrative est plus lourde et le calcul des impôts et cotisations sociales moins avantageux). L’AE n’en reste pas moins soumis à certaines règles de base auquel les gérants concernés doivent de conformer, sous peine de s’exposer à des pénalités et de commettre des erreurs qui, à la longue, peuvent s’avérer « fatales » et mettre en péril l’équilibre financier de l’activité. Le respect des plafonds de chiffres d’affaires (176 200 euros pour la vente de marchandises, 72 600 euros pour les prestations de services) est une norme intangible qui conditionne l’exerce d’une activité sous le statut de la micro-entreprise. La loi oblige également les auto-entrepreneur à réaliser certaines tâches comptables : a minima, il leur est demandé d’établir de factures en bonne et due forme et de tenir un livre de compte qui répertorie l’ensemble des recettes enregistrées. Rappelons enfin que la franchise en base de TVA s’éteint au-delà d’un certain seuil de CA. Lorsque ces montants sont dépassés, la taxe doit s’appliquer à l’ensemble des transactions.Bien qu’elle ne soit pas obligatoire, la souscription à une assurance civile professionnelle est une protection supplémentaire en cas de litige ou d’accident ou de dommage causés par une négligence ou une imprudence. Se créer un réseau Tout faire tout seul et se couper du monde, sous prétexte que le concurrent est, par nature, un faux ami mal intentionné. Ce type d’analyse et le comportement de fermeture qui en découle est assez fréquent chez les auto-entrepreneurs débutants, trop peu expérimentés pour considérer l’importance stratégique des relations interprofessionnelles, y compris avec des homologues positionnés sur le même secteur qu’eux. Pour créer du lien, s’abreuver de bons conseils auprès de chefs d’entreprises aguerris, prendre le recul nécessaire sur sa propre situation en posant un regard vers l’extérieur, ou simplement continuer à apprendre au contact des autres, il est très recommandable d’adhérer à des associations ou des structures d’accompagnement constitués au sein de groupement ou des chambres de commerce et d’industrie. Il est souvent nécessaire de participer et pourquoi pas de s’investir dans des évènements professionnels, d’aller travailler dans un espace de coworking aux côtés d’autres entrepreneurs d’horizons différents et de s’appuyer sur les réseaux sociaux pour faire du connecting. Adopter une stratégie réaliste Pour faire décoller rapidement son activité et engranger le plus de revenus possibles, l’auto-entrepreneur qui démarre a tendance à pratiquer des prix ultra-attractifs pour faire rentrer un gros volume de commandes. C’est souvent un mauvais réflexe sur le moyen terme : pour un travailleur indépendant,

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La Fédération des Auto-Entrepreneurs (FEDAE) organise le jeudi 22 mai les 2èmes Assises de l’auto-entreprise dans les salles de réunion de la MAS, rue des Terres au Curé (13ème arrondissement), à Paris. Le député PS Laurent Grandguillaume, auteur du rapport sur la réforme de l’entreprise individuelle, sera le grand invité de cette matinée de débats et d’informations (9 heures -13 heures).

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