L’Assurance-vie rapporte-t-elle trop ?

C’est l’avis de l’agence Fitch Ratings mais aussi d’autres experts financiers qui estiment que les assureurs seront bientôt contraints de baisser leurs taux.

En 2014, l’assurance-vie s’est révélée beaucoup plus avantageuse que le Livret A. Normal, ce dernier présente un taux à 1% depuis août, son plus bas historique, quand, dans le même temps, les contrats d’assurance ont rémunéré à 2,50% en moyenne. Pour des millions d’épargnants, le choix a été vite fait et leur bon sens explique l’ampleur de la décollecte observée sur le LA et le LDD l’an dernier (6 milliards d’euros). Pour autant l’argent placé chez les assureurs n’est pas à l’abri de la désinflation.

Investir dans des obligations d’entreprise

Pour l’agence de notation financière Fitch Ratings, « la rémunération des contrats d’assurance-vie, trop généreuse » menace « les marges de manœuvre des assureurs qui investissent dans des actifs dont les taux sont inférieurs aux rendements qu’ils proposent ». Ce qui signifie ?

La majorité des fonds investis dans les produits d’assurance-vie sont utilisés dans des emprunts d’Etat, à travers l’achat d’obligations dite OAT (Obligation Assimilable du Trésor) dont le taux baisse (-1,60 point de pourcentage) dans le contexte actuel de désinflation, voire d’inflation négative. Pour faire simple, avec le baisse des prix, la valeur des obligations monte mais leur rendement diminue, au point qu’il devient plus cher, pour un assureur, d’acheter des fonds auprès des particuliers, sauf à diminuer les intérêts. Baisser la rémunération des contrats en euros, c’est ce qu’avait préconisé le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer, soucieux de suivre le mouvement impulsé par la Banque Centrale Européenne pour faciliter le financement de l’économie.

Mais les assureurs ont préféré temporiser, quitte à investir dans des obligations d’entreprises non indexés sur les taux souverains des pays de la zone euro. Parallèlement, ils ont cherché à vendre à leurs clients des contrats en unités de compte connecté au marché boursier, et potentiellement plus rémunérateurs pour eux.
Rappelons que les produits d’assurance-vie représentent un encours total de 1 500 milliards d’euros, dont 80% sont investis dans des contrats en euros sans risque.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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