Attractivité des entreprises françaises : ce qui cloche selon Louis Gallois

Rigidité administrative, fiscalité trop lourde, contrats de travail inadaptés : le rapport Gallois met le doigt où les entreprises françaises ont le plus mal.

Comment relancer les entreprises françaises ? Le rapport réalisé par Louis Gallois, ex-patron de la SNCF et d’EADS, donne des pistes pour leur permettre de mieux résister à la compétition internationale.

A long terme, cette ordonnance a pour but d’enrayer la déconfiture de l’industrie française qui a, selon Louis Gallois, atteint « un seuil critique » ces dix dernières années : en 2011, la part du secteur secondaire dans la valeur ajoutée de l’économie française s’établissait à 12,5%, soit six points de moins par rapport aux résultats enregistrés au cours de l’année 2000.

Chute des exportations, manque d’innovation, mauvais positionnement

La période récente s’est traduite par une dégringolade des exportations (une balance commerciale en déficit de 72 milliards d’euros), signe que les produits  français séduisent moins, notamment en raison de leurs coûts et d’un rapport qualité-prix défavorable. « 2,5 millions d’emplois industriels » ont disparu en 30 ans, ajoute le rapport Gallois, un chute qui ramène l’effectif global employé par le secteur à 3,1 millions de salariés en 2011.

Aujourd’hui, la France décroche une bien pauvre 15ème place (sur 17) au palmarès industriel du continent européen.

Que s’est-il passé ? Le schéma décrit par Louis Gallois est assez simple. La hausse constante des dépenses publiques a contribué à alourdir la fiscalité. Dans le même temps, la non remise en cause du mode financement de la protection Sociale, par le seul travail, a pesé sur la compétitivité des entreprises françaises (d’où l’idée d’une baisse massive des charges et de leur transfert sur un autre mécanisme fiscal).

Dans ce contexte, l’industrie française s’est trouvée dans l’incapacité d’innover suffisamment et, pour se maintenir à flot, contrainte de laisser filer ses marges  « qui sont passées de 30% à 21% sur la période 2000-2011, alors que, dans le même temps, elles progressaient de sept points en Allemagne » souligne Louis Gallois.

Le poids des professions réglementées

Indirectement, il pointe du doigt la stratégie industrielle française axée « sur le milieu de gamme en matière de qualité et d’innovation » qui l’expose davantage à la concurrence internationale et aux variations de l’euro.

Louis Gallois n’y va pas de main morte quand il s’agit d’évoquer les lourdeurs structurelles du système économique français : il dénonce« le fonctionnement défectueux du marché des services, marqué par le poids des professions réglementées », la rigidité du contrat de travail à durée indéterminée, le « millefeuille administratif » qui bride les initiatives, ou encore la trop faible part d’entreprises de taille intermédiaire (ETI) « capables d’innover, de développer de nouveaux produits et de les exporter, qui font la force du tissu industriel allemand ou italien ».

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