Ce qui démotive les français dans l’entreprise

Si les français se disent globalement « heureux » au travail, 38% d’entre eux affirment être de moins en moins motivés. Alors qu’est ce qui coince ?

Les français ont beau être les plus productifs du monde, ou presque, on sait qu’ils entretiennent un rapport parfois douloureux avec leur travail. Dans ce contexte de crise qui perdure, de croissance morte et de salaires gelés, les perspectives leur paraissent souvent bouchées, ce qui finit par peser sur leur motivation et leurs envies d’évoluer.

Néanmoins, 88% d’entre eux se disent « heureux » dans leur travail.  S’agit-il d’un bonheur sincère et propice à l’épanouissement, ou d’une satisfaction a minima liée à la crainte d’une perte d’emploi ? Si on examine les résultats du dernier baromètre annuel Edenred-Ipsos, la balance pencherait plutôt vers la seconde hypothèse.
Car les français ruminent beaucoup de motifs de mécontentement : 60%, par exemple, aimeraient gagner plus d’argent. Surtout, 38%, un record en Europe, affirment que leur motivation décroît depuis plusieurs années.

Baisse de la qualité de vie au travail

L’origine du mal ? il est, on l’a vue dans la stagnation ou la faiblesse du salaire. Mais aussi dans la qualité de vie au travail dont ils estiment qu’elle s’est dégradée avec la crise. Sur une échelle de 10, ils l’évaluent ainsi à 6,2, soit moins que les Suédois (7,1/10), les anglais (6,9/10), les belges (6,8/10) ou les Allemands (6,7/10).

Plus de la moitié des français reprochent à leurs supérieurs hiérarchiques de ne pas suffisamment reconnaître leur implication et leurs qualités professionnelles, et 42% se plaignent d’un manque de considération par rapport à l’ampleur des missions qu’ils fournissent.

A l’image, cette fois, de l’ensemble, des salariés européens, ils regrettent que leur temps professionnel déborde sur le vie privée. Ainsi, 67% des salariés travaillant en Europe affirment être sollicités par leur employeur en dehors des heures passées dans l’entreprise. Pour 49%, ces abus surviennent  « de temps en temps », et même « souvent » pour 18%.

Dans ce contexte de chômage galopant, peu de français semblent prêts à prendre le risque de quitter leur poste actuel, de peur de se retrouver bloqués sur le marché du travail : 41% des sondés affirment ne pas avoir « vraiment déjà songé à quitter leur entreprise » et 16% disent même n’y avoir « jamais pensé ».

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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