Chômage : Hollande retient son souffle

Le gouvernement compte sur la conjoncture pour améliorer les chiffres de l’emploi en 2015 et faire reculer le chômage. Après deux mois de hausse consécutifs, le bilan de mars tombe ce soir. Nouveau couperet ou second souffle ?

Sur le front du chômage, François Hollande a crevé tous les records. Depuis son arrivée à l’Elysée, Pôle Emploi a enregistré un afflux de 571 200 chômeurs supplémentaires. Après trois ans de mandat, l’ex-candidat socialiste flirte déjà avec le bilan, calamiteux, réalisé par Nicolas Sarkozy sur un quinquennat entier (+747 000). C’est que, depuis 2012, la croissance est au point mort (toujours inférieure à 0,5% du PIB), plombée par la politique de rigueur budgétaire, la hausse des impôts, et le niveau de la dette publique (près de 95% de la richesse nationale). De ce cocktail inhibant a découlé un blocage psychologique qui empêche les français de consommer et les entreprises d’investir.

Plus de 5 millions de chômeurs

Les emplois aidés et les contrats d’avenir (plus de 800 000 depuis 2012) n’ont pas réussi à influer sur la courbe de chômage que François Hollande s’était pourtant engagé à inverser dès 2013. Sous son mandat, seuls quatre mois de baisse ont été observés, et jamais deux fois de suite. La dernière amélioration remonte à janvier (-0,5%), soit 19 100 inscriptions en moins en catégorie A), un feu de paille vite douché par le mauvais bilan de février (+0,4%). Aujourd’hui, la France compte 3,49 millions de chômeurs sans aucune activité, un chiffre qui grimpe à 5 ,56 millions en comptabilisant les activités réduites et les statistiques de l’outre-Mer.

Cette accumulation de records n’entrave toutefois pas l’optimisme du gouvernement persuadé que l’environnement économique est aujourd’hui favorable à une reprise de l’emploi et de la confiance : Nicolas Sarkozy avait dû faire face à une crise mondiale et à un choc pétrolier, comparable, dans son ampleur, aux flambées survenues dans les années 1970. François Hollande assiste à un retour de balancier qui s’est soldé en 2014, par un chute vertigineuse des cours du baril (-50%), une bouffée d’oxygène pour les entreprises et les ménages qui ont vu, d’un seul coup, leurs charges énergétiques se réduire de dix points (en moyenne). Cet élan positif s’est conjugué à une dépréciation de l’euro profitable aux entreprises exportatrices et à une baisse des taux d’intérêt qui permet à l’Etat de s’endetter « gratuitement » ou presque.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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