Chômage : la formation, ultime recours pour François Hollande

Pour ouvrir des débouchés aux chômeurs et inverser l’incoercible courbe, François Hollande a annoncé le 31 décembre dernier la mise en place d’un programme de 350 000 formations. L’opposition et certains syndicats dénoncent déjà une manœuvre statistique.

A un an de la campagne présidentielle, le mauvais bilan de la gauche en matière de chômage conduit le gouvernement à risquer ses dernières cartouches, sous l’impulsion de François Hollande qui a lié son destin élyséen à la fameuse courbe qu’il avait promis d’inverser en 2013. Faute de croissance, cet engagement n’a pas été tenu (plus de 700 000 chômeurs en quatre ans). C’est pourquoi le président mise gros sur l’année 2016 dans l’espoir qu’elle lui permette de présenter aux français un bilan acceptable, seul apte à valider, aux yeux de l’opinion, une seconde candidature.

Un artifice ?

Pour y parvenir, il ne faudra pas trop compter sur la croissance qui s’annonce positive (+1,5%) mais insuffisante pour permettre une véritable reprise de l’emploi. Et comme François Hollande a bien compris qu’une réforme en profondeur du Code du Travail est impossible, sous peine de faire exploser son camp, il compte sur un plan massif de formation (500, dont 150 000 lancés en 2015)  pour offrir aux chômeurs une porte d’entrée dans l’antichambre du marché du travail.

Le 31 décembre, lors de ses vœux télévisuels, il a annoncé le financement de deux « parcours », l’un vers les métiers non pourvus, l’autre vers les secteurs d’avenir. Coût : un milliard d’euros, une facture dans laquelle l’Etat prendra sa part aux côté des bailleurs de fonds traditionnels que sont les Régions et les partenaires sociaux, gestionnaires du système de la formation professionnelle dans les territoires.

Des syndicats, à l’instar du Secrétaire général de Force Ouvrière (FO) Jean-Claude Mailly, voient dans ce nouveau chantier une tactique pour faire baisser les statistiques : « Que les gens soient formés, c’est une bonne chose, bien entendu. Maintenant, il y aussi un effet collatéral sur les chiffres  du chômage: ça pourrait faire baisser statistiquement le chômage » a-t-il affirmé.
Les chômeurs en formation ne sont, en effet, plus comptabilisés dans les trois catégories principales A, B et C à parti desquels sont construits les bilans mensuels publiés et commentés par le Ministère du Travail.

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