Création d’entreprise : les français font-ils les bons choix ?

Un rapport de l’Insee mesurant le taux de survie des entreprises à trois ans, montre que les créateurs d’entreprise ne choisissent pas forcément les activités les plus florissantes.

Si vous créez votre entreprise aujourd’hui, quels sont ses chances de survie à moyen terme ? On le saura dans quelques années. En attendant, l’Insee a le recul nécessaire pour se pencher sur le destin de celles qui ont été immatriculées en 2010.

Trois ans après, 70% pour d’entre-elles étaient encore en activité, un taux de survie supérieur à la génération précédente, celle de 2006 (60%). Comment expliquer cette embellie ? Créées dans un contexte plutôt favorable, les deuxièmes ont dû affronter, deux ans plus tard, la brutalité du krach de 2008 et ses conséquences financières qui ont vite dégénéré en récession économique. Les premières sont arrivées après l’orage, mais ont traversé la longue crise de confiance dont nous ne sommes d’ailleurs toujours pas sortis.

212 000 emplois entre 2010 et 2013

Si le contexte économique entre en ligne de compte, le choix des secteurs d’activité est aussi capital. Un commerçant ne part pas avec les mêmes atouts qu’un professionnel de santé. D’après l’Insee, les entreprises du domaine médical, qui évoluent principalement dans un cadre libéral, ont le plus fort taux de survie sur trois ans (82%). Le secteur industriel suit à 80% avec le transport-entreposage (78%). Le paradoxe, c’est que les français créent peu d’entreprises dans ces trois secteurs (15% du total des créations d’entreprises), un déficit sans doute lié à des logiques de formation et des préjugés économiques.

Le taux de survie le plus faible se situe dans le petit commerce (64%). Il est à peine meilleur dans la construction et l’hôtellerie-restauration.
Les entreprises créées en 2010 ont généré, en trois ans, un volume de 212 000 emplois, avec des recrutements supplémentaires dans 35% d’entre-elles.

Parmi les entreprises qui ont le mieux traversé le temps, il y a celles qui, selon l’Insee, ont disposé d’une confortable mise de fonds au départ (160 000 euros minimum). Celles qui ont avancé moins de 20 000 euros au démarrage, souffrent davantage et s’écroulent plus vite lorsque survient une bourrasque économique. Un manque de réserve qui les empêche souvent de se développer et de se démarquer sur leurs marchés respectifs (seules 65% d’entre-elles sont toujours en activité trois ans après leur création).

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