Créations d’entreprise : une hausse en trompe l’œil en mai

Le rebond des immatriculations enregistré le mois dernier ne compense pas le gel, les reports ou l’abandon des projets observés pendant la longue période de confinement.

Le confinement n’est pas propice à l’entrepreneuriat : dans un contexte économique où l’activité de très nombreux secteurs a été réduite à néant, les candidats à la création ont, de gré ou de force, interrompu leurs projets et attendu des jours meilleurs pour se projeter.

Cet arrêt brutal des initiatives se lit dans les pointages successifs réalisés par l’Insee : le nombre d’immatriculations recensés en mars, point de départ du confinement de la population (le 17) avait chuté de 25,7% ; Le mois suivant, alors que la crise sanitaire était à son plus fort, le même chiffre avait dévissé à près de – 34%. Certes, les statistiques marquent un fort rebond en mai (+59,9%) – mois au cours duquel la première phase du déconfinement progressif a été engagé – mais la hausse, imputable à un effet naturel de rattrapage, reste inférieure au rythme de créations qui caractérisait la période d’avant-crise, au milieu de l’hiver.

15 000 créations en moins par rapport à février

Trois chiffres illustrent ce retard à l’allumage : sur le mois dernier, l’Insee a comptabilisé 54 967 nouvelles entreprises, soit 20 000 de plus qu’en avril, et 3 000 supplémentaires par rapport à mars. En février, avant que l’épidémie ne se déclenche et n’entraîne d’importantes mesures de restrictions (dans les déplacements notamment), ce total s’élevait à près de 70 000.

En résumé : la tendance générale estimée sur les 55 jours de confinement total, traduit une baisse de -31% par rapport au même trimestre en 2019, avec un fort déficit (-6,1 points) dans les activités de « soutien aux entreprises » : pour ce seul secteur, l’Insee observe un recul global des immatriculations sur les trois derniers mois de -12 400, impact qui s’est surtout fait sentir dans un métier : les services de conseil pour les affaires et autres conseils de gestion (–3 900 créations sur la période considérée).
A noter qu’à partir de la levée progressive des mesures sanitaires, le 11 mai, la part des micro-entreprises dans le mouvement global de reprise des immatriculations, est plus faible que celle des entreprises (+64% contre +56%).

Toutefois, le nombre de nouveaux auto-entrepreneurs représentent encore plus de la moitié des créations lancées en mai : L’Insee en comptabilise 28 983. Les projets visant à lancer une activité dans le secteur immobilier (+130 %), les transports et l’entreposage (+ 122%) et le commerce (+ 88%) ont connu les rebonds les plus nets.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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