Fiscalité des entreprises : ce que proposent les dix candidats à la présidentielle

Sarkozy, Hollande ou Mélenchon…tous ou presque souhaitent refondre la fiscalité des entreprises en fonction de l’interprétation qu’ils font des prochains enjeux économiques. De l’extrême gauche à l’extrême droite en passant par le centre, voici un tour d’horizon exhaustif des recettes fiscales préconisées par les dix candidats à l’élection présidentielle.

A quatre jours du scrutin, il s’agit d’être clair. Chaque candidat a son plan pour rebooster l’économie : l’austérité pour certains, la relance par la consommation pour les autres. A ce titre, la fiscalité des entreprises sera un des paramètres à prendre en compte.

Soulager les PME et les TPE

Pour tous (exceptés Philippe Poutou et Nathalie Arthaud), il s’agit soulager les PME et les Très Petites Entreprises (TPE), mais à des conditions et des échelles différentes.

Plusieurs candidats se retrouvent sur le projet d’une TVA sociale destinée à alléger le coût du travail : Nicolas Sarkozy, bien sûr, qui l’a instaurée, Jacques Cheminade qui souhaite l’adjoindre à une taxe européenne sur les transactions financières, et François Bayrou.

Marine Le Pen, elle, prône aussi un allégement des cotisations patronales qu’elle souhaite notamment compenser par la mise en place d’une taxation sur les produits importés.

A l’extrême gauche, Philippe Poutou propose de taxer à 50% les bénéfices des entreprises. Il s’engage à supprimer tous les dispositifs d’exonération de charges patronales et d’aides aux entreprises. Nathalie Arthaud pense, peu ou prou, la même chose mais elle demande, en plus, l’abolition totale de la TVA.

Au nom du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon souhaite, pour sa part, taxer les revenus financiers des grandes entreprises, interdire les licenciements boursiers et introduire un droit de reprise des entreprises par les salariés.

Jacques Cheminade, qui de définit comme un gaulliste de gauche, prévoit toute une série de mesures fiscales afin de favoriser les PME : création d’une banque publique d’investissement (comme François Hollande et Nicolas Sarkozy), instauration d’un système de bonus aux entreprises qui investissent, et exonération  de cotisations sur les contrats de plus d’un an signés avec des jeunes de moins de 25 ans.

Eva Joly, candidate d’Europe Ecologie Les Verts, veut établir un impôt plancher sur les sociétés pour les multinationales de droit français, à hauteur de 17 % de leur bénéfice brut, meilleur moyen selon elle de limiter l’optimisation fiscale.

TVA sociale et baisse des impôts

A droite, Nicolas Dupont-Aignan, qui se présente lui aussi commune une alternative patriote et gaulliste, préconise également un aménagement de la fiscalité en faveur des PME : son programme passera par une diminution de 50% de l’impôt sur les sociétés pour les entreprises de moins de 500 salariés réinvestissant leurs bénéfices réinvestis sur le sol français, et une exonération de cotisations sociales pendant cinq ans pour les TPE qui recrutent un chômeur de longue durée.

Toujours à droite, Sarkozy annonce la création d’un impôt minimal sur les grands groupes et l’interdiction de la déduction fiscale des dépenses de délocalisation de l’impôt sur les bénéfices des sociétés.

Le candidat socialiste François Hollande propose une modulation des contributions locales en fonction des investissements réalisés. Il souhaite également mettre en place trois taux d’impositions différents pour les sociétés : 35% pour les grandes, 30% pour les PME et 15% pour les TPE.

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