La Poste : l’angoisse jusqu’au suicide

Deux salariés de La Poste se sont suicidés à moins de dix jours d’intervalle. Il s’agissait de deux cadres affectés en Bretagne. Ces deux drames relancent les interrogations sur les conditions de travail au sein de l’entreprise alors que les syndicats tirent la sonnette d’alarme. La direction a promis d’y remédier.

Ils avaient 28 et 42 ans. Tous deux étaient cadres. L’un à Rennes (Ille-et-Vilaine), l’autre à Tregunc (Finistère). Ils ont choisi de se donner la mort sur leur lieu de travail, le premier en se défenestrant, le second en utilisant la pendaison.

Stress au travail

Ces deux drames successifs relancent les interrogations sur la réalité des conditions de travail au sein de La Poste. Les deux hommes ont, à plusieurs reprises, exprimé leur mal-être professionnel.

Jérémy Buan, le rennais, avait même laissé une lettre avant de se jeter dans le vide, dans laquelle il exprimait son « anxiété professionnelle » et son incapacité à faire face à un contexte qu’il définissait comme « opprimant ».

Son collègue du Finistère était en arrêt maladie depuis quatre mois. Il devait reprendre le travail le 25 mars. Selon un syndicaliste régional CFDT, cette échéance « l’angoissait » et il avait fait part de son inquiétude dans un mail adressé, quelques jours avant sa mort, au syndicat CGC dont il était membre, mais sans rien dévoiler de ses intentions suicidaires.

Une nouvelle fois, le syndicat s’est alarmé La CGC « de la situation de « mal être » qui existe dans l’entreprise et appelle la direction de La Poste à prendre en toute urgence toutes les mesures nécessaires pour empêcher que de nouveaux drames se produisent ».

Clairement visée, la direction de La Poste avait réagi le 6 mars dernier, par la voix de son président Jean-Paul Bailly, en annonçant l’ouverture « très prochaine d’un cycle d’écoute et de dialogue sur la santé et le bien-être au travail ».

Course au profit ?

Dans un communiqué publié au lendemain du drame rennais, SUD PTT évoquait déjà  des « conditions de travail difficiles, faites aujourd’hui de restructurations incessantes et de mobilités permanentes et déstabilisantes pour l’ensemble du personne de La Poste ».

Pour la CGT, premier syndicat du groupe, « il faut ré-humaniser la Poste et stopper immédiatement les réorganisations ». Le syndicat dénonce une course au profit qui engendre une « véritable catastrophe humaine ».

Rappelons que, depuis le 1er mars 2010, La Poste est devenue une société anonyme à capitaux publics.

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