La retraite complémentaire à 64 ans ?

C’est la proposition choc émise par la Cour des Comptes pour remettre à l’équilibre financier les régimes Agirc et Arcco.

Plombés par un déficit cumulé de 7 milliards d’euros, les caisses de retraite Agirc (pour les cadres) et Arcco (salariés) flirtent avec la zone rouge. Aujourd’hui, ces deux régimes complémentaires vivent sur leurs réserves, constituées à l’époque où les signaux économiques étaient bons et permettaient l’équilibre, soit  16,1 milliards d’euros pour l’Agirc et 63 milliards d’euros pour l’Arcco. La situation est plus préoccupante pour la première qui risque de voir ses marges de manœuvre s’épuiser à l’horizon 2018, « si rien n’est fait » assure la Cour des Comptes.

Hausse des cotisations et baisse des pensions ?

Dans un rapport qui sera publié jeudi, mais dont Le Parisien s’est procuré des extraits, les Sages proposent rien moins que de reculer de 62 à 64 ans l’âge légal de retraite auquel seront perçues les pensions complémentaires. Pour les salariés concernés, il faudra donc continuer à travailler deux ans pour faire valoir leurs droits et faire la « soudure » avec leur pension de base qui, jusqu’à nouvel ordre, leur sera versé à partir de 62 ans (à taux plein s’ils ont leur compte de trimestres, évidemment). Cette mesure permettrait, selon la Cour des Comptes, de  réaliser de 59 à 94 milliards d’euros d’économies.

Ce n’est pas tout : ce relèvement de l’âge légal de départ, proche de l’analyse du Medef qui prêche même en faveur d’un recul à 65 ans, devra s’accompagner d’une hausse des cotisations et d’une baisse progressive du niveau des pensions. A terme, la Cour des Compte préconise même une fusion entre les deux caisses.
La cause de ces difficultés ? La crise du marché du travail qui ralentit la rentrée des cotisations, mais aussi les déséquilibres engendrés par les départs de la génération du baby boom et l’allongement de l’espérance de vie.
L’accord signé en mars 2014 par les partenaires sociaux prévoyait déjà une hausse des cotisations et un gel des revalorisations pendant trois ans.

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