Le gouvernement dégaine le CDI à « fin programmée »

Ressorti de derrière les fagots, ce contrat de travail au rabais figure dans le plan de réforme du marché de l’emploi.

code travail
Emmanuel Macron avait tenté d’inclure le dispositif dans sa Loi pour la Croissance et l’Activité en 2015, avant de la retirer sous la pression des syndicats, extrêmement rétifs à l’idée que le CDI soit dénaturé et ne garantisse plus le même niveau de sécurité à ses titulaires.

Sans grande surprise, il compte remettre ce plat brûlant sur la table des négociations à l’occasion de la réforme du Travail qu’il compte servir chaude aux français au cours de l’été. Concrètement, il s’agit d’élargir à plusieurs secteurs d’activité réputés mouvants un contrat d’embauche spécifique déjà utilisé dans les métiers du bâtiment. En théorie comme en pratique, le dispositif porte encore le nom de CDI sans en avoir les avantages. Dans le BTP, il permet d’employer de la main d’œuvre le temps d’un chantier, et de rompre son contrat de travail une fois que la mission est remplie, sans que l’employeur ait à engager une coûteuse procédure de licenciement économique. Plus fréquemment encore, il permet à l’entreprise de contourner le CDD (Contrat à Durée Déterminée) et de s’épargner le versement de la prime de précarité qui y est attachée.

Voilà  grosso modo le système que le gouvernement espère étendre à certaines branches où les ajustements de personnels sont nombreux au regard de la spécificité de l’activité : c’est le cas de l’informatique, des services et du conseil aux entreprises, ou encore du secteur du numérique…
Mardi, le premier ministre Edouard Philippe, confirmant les informations du journal Le Monde, a annoncé sur BFM TV que le projet d’élargissement du contrat de projet était une « une bonne discussion à avoir » avec les partenaires sociaux. Du côté patronal, la proposition devrait contenter tout le monde : le CDI à fin programmée est, par exemple, une vieille revendication du Medef. Dans plusieurs rangs syndicaux en revanche, une telle réforme reviendrait à suspendre une fiole de nitroglycérine au-dessus d’une cocotte minute.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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