Le Livret A a perdu 8,5 milliards d’euros en 2015

Après une septième décollecte consécutive en octobre, la fuite de liquidités se poursuit et s’amplifie pour le Livret A.

Le livret A ne paye plus ou presque, alors les épargnants assurent leurs arrières en transférant leurs fonds sur des produits plus rémunérateurs. Cette tendance lourde depuis un an, époque à laquelle son taux d’intérêts était descendu à 1% avant de passer en août dernier à son point bas historique (0,75%), s’est confirmée le mois dernier, le  septième consécutif à se solder par une décollecte. Le différentiel entre le volume de dépôts et celui des retraits a atteint 2,29 milliards d’euros, autant qu’en octobre 2014 (2,93 milliards) mais moins qu’en septembre dernier (3,25 milliards), deux mois habituellement propices aux ponctions des ménages en raison du calendrier fiscal (impôt sur le revenu puis taxe foncière) et de la hausse des dépenses liées à la rentrée scolaire puis à la préparation des fêtes de fin d’année.

Selon la Caisse des Dépôts qui, rappelons-le, draine les fonds du Livret A pour financer, entre autres projets, le logement social, le trou d’air constaté sur ce produit d’épargne encore très populaire se chiffre à 8,50 milliards d’euros (10,37 milliards en comptant le Livret Développement Durable) sur l’ensemble de l’année, soit un peu plus qu’en 2014 (6,13 milliards).
Beaucoup d’épargnants ont pourtant compris l’avantage du placement, malgré une rémunération jugée insuffisante : elle présente un coefficient encore supérieur au niveau d’inflation qui donne lieu, en plus, à une rente défiscalisée. Preuve que le Livret A reste un « refuge » pour 30 à 40 millions de français, le niveau de son encours atteignait, fin octobre, 254,5 milliards d’euros, un trésor très confortable pour le CDC qui puise dans cette réserve pour injecter des fonds dans le secteur du bâtiment en souffrance.