Le statut de l’auto-entrepreneur en danger ?

François Hollande et François Bayrou, respectivement candidat PS et candidat Modem à l’élection présidentielle, ont confirmé qu’ils souhaitaient, sinon supprimer, du moins limiter dans le temps le statut de l’auto-entrepreneur, adopté par près d’un million de français depuis son instauration en janvier 2009. Pour la Fédération des Auto-entrepreneurs (FDAE), cette restriction reviendrait à « tuer le régime ».

François Bayrou et François Hollande ont promis de corriger statut de l’auto-entrepreneur si l’un ou l’autre accède au pouvoir après la prochaine élection présidentielle.

Si le premier a confirmé son attachement au régime, qu’il a encore qualifié de « bon tremplin vers l’emploi » lors de l’émission Paroles de candidats sur TF1, le second s’est montré plus évasif sur son avenir, sans pour autant annoncer sa suppression pure et simple dans l’hypothèse où il deviendrait Président de la République.

Les deux candidats émettent néanmoins les mêmes réserves sur la capacité du régime à engager ses adhérents sur la voie de la pérennité économique.

Suppression ou limitation ?

Pour François Hollande,  il « faudra permettre aux 2,7 millions de travailleurs non-salariés français de bénéficier de protections contre les aléas de la vie comparables à celle des salariés », ajoutant qu’il « reviendra sur le statut de l’auto-entrepreneur pour soutenir la création de vraies TPE et décourager la précarité ».

De son côté François Bayrou a plaidé pour une limitation du statut, précisant que celui-ci devrait « s’interrompre au bout de quelques années, peut-être trois ans ».

Ces deux positions ont fait sortir de leurs gonds les présidents de la Fédération des Auto-Entrepreneurs (FDAE) et du Mouvement des auto-entrepreneurs (MAEF).

Selon Grégoire Leclerq, président de la FDAE, les deux candidats reprennent « les arguments des lobbies de l’artisanat et du bâtiment qui oeuvrent depuis trois ans pour abattre un régime qui a fait ses preuves ».

Quelle alternative ?

Les deux représentants des auto-entrepreneurs français, qui déplorent de ne pas avoir été consulté par les deux candidats, reprochent à ces derniers de « confondre statut et régime » et de ne proposer « aucune solution » alternative : car, écrit Grégoire Leclerq, « que deviendront les auto-entrepreneurs après trois ans d’activité ? »

Il ajoute : « Limiter le régime dans le temps, revient à le tuer. Forcer les auto-entrepreneurs à changer de régime et à modifier totalement la gestion de leur entreprise pour de fausses questions de concurrence n’aboutira à rien d’autre qu’à des radiations massives et à une explosion du travail souterrain ».

Affaire à suivre…après l’élection présidentielle, sans doute.

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