Le taux de croissance du gouvernement est-il crédible ?

Bercy anticipe une légère accélération du PIB à 1,5% en 2017 malgré la mauvaise orientation du commerce extérieur et les incertitudes liées à l’élection présidentielle.

L’an dernier, les prévisions du gouvernement se sont brisées sur le mur de la réalité économique : la France n’a décroché qu’un faible +1,1% de croissance en 2016, quand Bercy misait sur un taux annuel de 1,4% minimum, valeur sur laquelle le ministère avait d’ailleurs indexé le budget national. En Allemagne, le rythme de progression du PIB pourrait atteindre 1,9%, +2% en Grande-Bretagne et +3% en Espagne. En volume, la France se situe donc plutôt au niveau de l’Italie (environ +1% en 2016).

Les faiblesses du commerce extérieur

Comment analyser ce nouveau vrai-faux redémarrage alors que l’année écoulée s’était présentée, en France comme ailleurs, sous les meilleurs auspices avec un baril de pétrole au plus bas et des taux d’intérêt hyper-favorables, tendance qui s’est retournée, il est vrai, après l’été pour le carburant, au dernier trimestre pour le coût de l’emprunt ?
Les plus gros ratés ont été observés dans la balance du commerce extérieur qui a pesé à hauteur de -0,9% sur le ralentissement de la croissance française. La baisse des échanges avec les pays émergents, la Chine principalement, s’est combinée avec les résultats négatifs enregistrés par deux des secteurs-clé du potentiel tricolore à l’exportation, l’aéronautique pénalisée par une mauvaise conjoncture internationale et l’agriculture victime de conditions climatiques calamiteuses.

Baisse de l’euro

Cette ardoise, déjà lourde, n’a pas été compensée par les autres moteurs traditionnels de la croissance, ni la consommation des ménages, pourtant en hausse par rapport à 2015, ni le tourisme en chute libre après les deux grosses vagues d’attentats de novembre 2015 et juillet 2016.
Qu’en sera-t-il en 2017 ? Le gouvernement espère capitaliser sur le regain de confiance des entreprises qui investissent davantage depuis un an (+4,3%) et sur la baisse de l’euro par rapport au dollar (1,06 $ en mars) apte à offrir un nouveau ballon d’oxygène aux entreprises engagées sur les marchés mondiaux. Mais le plus gros point d’interrogation pèse sur les prochaines échéances électorales : Le ministre français de l’Economie et des Finances Michel Sapin (en photo) a indiqué mardi qu’il maintenait la prévision de croissance économique de la France à 1,5% cette année, malgré les doutes et la prudence suscitées par un scrutin présidentiel qui n’a jamais semblé aussi imprévisible.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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