Le travail au noir explose dans les services

En cinq ans, le travail au noir aurait progressé de 20 points : dans une enquête conduite par O26Market Audit, 33% des français disent y avoir recours. Des fraudes qui se généralisent dans le secteur des services à la personne.

Travailler au « black » comme on dit, c’est percevoir une rémunération en échange d’une mission mais sans déclarer ces heures à l’administration et en dissimulant sa paye au fisc afin de l’exonérer de charges et d’impôt.

Ce système, vieux comme le monde, en tout cas depuis que les gouvernements ont institué les prélèvements sociaux sur le travail, a la peau dure, malgré les dispositifs de contrôle mis en place par les Etats pour chasser ceux qui cherchent à se soustraire à l’impôt. Selon un baromètre O2-market Audit, 33% des français déclarent (sous couvert d’anonymat évidemment) travailler ou avoir travaillé au noir en 2013. C’est 20 points de plus par rapport à 2008 (13%).

Hausse du coût du travail dans l’aide à domicile

Le phénomène gagne notamment du terrain dans le secteur des services à la personne à domicile : plus de la moitié des baby sitters ou encore des aides scolaires seraient payés au noir, et 42% des français qui accompagnent les personnes âgées.

Le travail au gris, qui consiste à ne déclarer qu’une partie de ses heures de travail, concernent 20% des sondés, soit 20 points de plus que lors de la précédente étude en 2008.L’Urssaf, qui collecte les cotisations sociales, confirme la tendance en signalant que « le nombre d’heures déclarées par les particuliers a baissé de 8% début 2013 », une courbe qui ne correspond pas à celle des offres d’emploi dans le secteur (-2%).

D’après Le Figaro, qui publie ces chiffres, cette montée en puissance de la fraude s’explique par une hausse de 12% du coût du travail dans le secteur du service à domicile, suite à la réduction des niches fiscales appliquées au secteur ces dernières années.

Il ne faut pas oublier l’impact de la crise qui a bloqué l’emploi dans bon nombre de secteurs et incité particuliers et employeurs à diminuer, par le biais du travail au noir, le coût des embauches.