Les artisans demandent la suppression de l’auto-entrepreneur

Les artisans sont descendus dans la rue aujourd’hui pour demander que les auto-entrepreneurs n’aient plus accès à l’ensemble de leurs métiers. Depuis 2009, ils s’estiment victimes d’une concurrence déloyale.

C’est rare mais les artisans étaient dans la rue pour manifester aujourd’hui. Leur syndicat, la Capeb (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment) est à l’origine de cette mobilisation qui vise à protester contre le maintien du statut d’auto-entrepreneur mais aussi la hausse de la TVA programmée en janvier 2014.

Concurrence des auto-entrepreneurs ?

Dans un communiqué, la Capeb s’alarme : « Après deux ans de baisse d’activité, les entreprises artisanales du bâtiment sont au bord du gouffre, avec 20.000 emplois menacés cette année, après 10 000 détruits l’année dernière ». La Confédération craint par-dessus les conséquences d’un passage à 10% du taux intermédiaire de TVA appliqué au secteur. « 20 000 postes supplémentaires seraient sur la sellette » annonce la profession qui se dit aussi victime de la « concurrence déloyale » des auto-entrepreneurs.

Ces derniers ne tarifent pas de TVA, ce qui, selon la CAPEB, va encore « creuser l’écart avec les artisans ».  Ont-ils raison d’être inquiets alors que  seuls12% des auto-entrepreneurs exercent une activité dans le bâtiment ?

Réforme des retraites

En tous les cas, la ministre en charge du Commerce et de l’Artisanat a souhaité donné des gagnes au secteur en engageant une réforme qui vise à encadrer le statut d’auto-entrepreneur : la mesure phare du texte prévoit de limiter à deux ans l’accès à ce régime simplifié au-delà d’un seuil de chiffre d’affaires.
Mais, pour les artisans, cette compensation est insuffisante : ils demandent ni plus ni moins l’exclusion des activités artisanales du dispositif.

La Capeb dénonce aussi les hausses de cotisations vieillesse programmées par la réforme des retraites ainsi que la mise en place d’un compte temps pénibilité entièrement financé par les employeurs : cet outil risque de « se révéler ingérable pour les entreprises » souligne la Capeb.

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