Les salariés prêts à renoncer aux 35 heures pour éviter un plan social

Selon l’Observatoire social de l’entreprise, réalisé par Ipsos-Logica Business Consulting, la majorité des salariés sont prêts à renoncer à une partie de leurs acquis sociaux pour garder leur emploi. En revanche, ils refusent qu’on touche à leurs salaires.

Ce sondage, mené par Ipsos-Logica Business Consulting avec Le Figaro et BFM, relance indirectement le débat sur la mise en place d’accords de compétitivité dans les entreprises françaises, à l’instar de ce qui s’est fait en Allemagne sous l’ère Schröder.

Concessions sociales pour éviter un plan social

Concrètement, ce type de dispositif permet aux entreprises en difficulté conjoncturelle de prendre, en interne, des mesures temporaire, en accord avec les salariés, de chômage partiel ou de gel des salaires (par exemple), en contrepartie d’un maintien des emplois.

L’Observatoire social de l’entreprise révèle qu’à ce titre, les salariés sont prêts à faire des « concessions fortes » pour éviter les risques d’un plan social et donc d’une perte d’emploi.

Une forte majorité (64 %) accepterait une modulation du temps de travail, quitte à renoncer aux 35 heures hebdomadaires. Une proportion moindre, mais majoritaire (54%) accepterait des périodes de chômage partiel, et 59 % seraient favorables, dans une circonstance de crise, à un gel des salaires (et non à une baisse, mesure rejetée par 68% des salariés du privé).

Inquiétudes dans les entreprises

Ces chiffres traduisent un fort sentiment d’inquiétude dans les entreprises : 61 % des sondés estiment  qu’ils n’échapperont pas, au cours de leurs carrière, à une période de chômage (25% disent même en être sûrs).
Ce fatalisme des salariés résulte aussi de l’observation quasi quotidienne qu’ils font des effets de la crise sur leur environnement professionnel : 44% disent constater le non-remplacement des départs, 43% des ajustements d’effectif par l’arrêt de CDD ou de missions d’intérim et 43 un gel des embauches (43 %).

«Près d’un salarié sur cinq indique avoir observé dans son entreprise une recrudescence de licenciements économiques individuels ou de plans sociaux», souligne Étienne Mercier, directeur adjoint du département opinion Ipsos Public Affairs.

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