Licencier sans justifier, la nouvelle marotte de Pierre Gattaz

Le président du Medef propose que la France se désengage de la convention 158 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) qui oblige les entreprises à justifier le licenciement de leurs salariés.

Dans quelle monde souhaite vivre Pierre Gattaz ? Après sa déclaration choc dans les colonnes du journal L’Opinion, la CGT a parlé d’un « retour au Moyen-Age » avec des salariés livrés à l’arbitraire de patrons tout puissants et des entreprises définies comme des zones de non-droit.

Dans son interview, le président du Medef propose que la France se désengage d’une partie de la convention 158 dont l’un des articles oblige les patrons à justifier le licenciement d’un salarié par « un motif valable lié à son aptitude ou à sa conduite ou fondé sur les nécessités du fonctionnement de l’entreprise, de l’établissement ou du service ».

Pour Pierre Gattaz, cette garantie donnée aux travailleurs est un des principaux freins à l’embauche : « Tant qu’on aura cette contrainte supranationale, peu importe le contrat, le fond du problème ne sera pas traité ». « Supranationale » car 36 pays ont ratifié la convention 158, dont la France, l’Espagne ou la Suède, mais pas l’Allemagne. Outre-Rhin, il existe une loi sur la protection contre les licenciements, mais elle ne s’applique pas dans les entreprises de moins de 10 salariés. Un exemple à suivre selon Pierre Gattaz, convaincu lui-même mais surtout prêt à convaincre les élus que « la flexibilité du marché du travail est un sujet prioritaire pour débloquer notre économie ».

La convention 158 avait été votée en juin 1982 mais appliquée depuis 1985 par, on l’a dit, La France, l’Espagne et la Suède, mais aussi  par Chypre, la Finlande, la Lettonie, le Luxembourg, le Portugal, la Slovaquie, la Slovénie. Pas la Grande-Bretagne ni les Etats-Unis.

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