L’Insee met en colère les auto-entrepreneurs

Dans son dernier rapport mensuel sur la création d’entreprise, l’Insee a mis fin à l’appellation « auto-entrepreneur », une décision inattendue qui a beaucoup choqué les organisations professionnelles.

Avant la refonte du projet de loi Pinel, les auto-entrepreneurs ont eu peur de disparaître sous le hachoir d’une réforme qui menaçait de dénaturer leur statut. Finalement, tout s’est terminé pour le mieux, les modalités principales du régime simplifié, auquel ont adhéré près d’un million de personnes, ayant été confirmées dans la loi. Mais c’est l’Insee qui, mercredi, a porté un coup dur à ces travailleurs individuels, en usant d’un élément de langage qui a dû en froisser plus d’un : « Depuis le 19 décembre 2014, de nouvelles dispositions définies par la loi Pinel du 18 juin 2014 s’appliquent au régime de l’auto-entreprise. En particulier le terme de micro-entreprise se substitue à celui d’auto-entreprise, une nouvelle dénomination employée à partir de décembre 2014 » avertissait l’Insee en préambule de son comptage mensuel des créations d’entreprise.

Réaction de l’Union des Auto-entrepreneurs (UAE)

Ce changement, cendé traduire dans la sémantique officielle l’élargissement aux micro-entreprises du régime social jusqu’ici réservé au statut d’auto-entrepreneur, a déplu à François Hurel, président de l’Union des auto-entrepreneurs (UAE).

Très en colère, il dit regretter, dans un communiqué officiel, que « par un tour de passe-passe on nous annonce qu’un choix de régime fiscal et social supplante désormais une dénomination ! ».
François Hurel y voit une atteinte d’ordre symbolique, quand le terme « micro-entrepreneur » désigne, selon lui, « quelque chose de petit et de minuscule, contrairement à l’expression auto-entrepreneur qui valorise l’individu », et dit ne pas comprendre cette interversion de vocabulaire, alors que « ce sont les micro-entreprises qu’on a rapproché de l’auto-entrepreneur, en leur octroyant le régime micro-social en plus du micro-fiscal ».

L’Insee a réagi en annonçant que, dans les prochaines études, le mot « micro-entreprises » sera remplacé par « microentrepreneurs»  afin d’éviter toute confusion. Mais que les auto-entrepreneurs le sachent, pour l’administration désormais, ils sont bien considérés comme des micro-entrepreneurs.

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