Le Livret A perd un milliard d’euros en février

Après 1 milliard d’euros de pertes en janvier, le Livret A a poursuivi sa glissade le mois dernier. Le rythme de la décollecte s’est même encore accéléré.

Le petit livret rouge, qui rassure tant les français, traverse depuis dix mois une phase de décollecte qui s’est traduite par la perte de 12 milliards d’euros de fonds. Le processus, entamé en mai 2014, trois mois avant l’abaissement (historique) du taux d’intérêts à 1%, s’est accéléré à l’automne dernier, atteignant jusqu’à 3 milliards sur le seul mois d’octobre. En janvier, le solde entre les dépôts et les retraits restait négatif et s’élevait à 1,05 milliard, un niveau passé à 1,21 milliard en février, en cumulant les pertes du Livret A et de son cousin germain, le Livret Développement Durable (LDD).

Transferts vers l’assurance-vie

A fin février, l’encours des deux supports défiscalisés se chiffrait 362,9 milliards d’euros, soit une baisse de 2,26 milliards d’euros par rapport à début 2015.

Malgré son faible coefficient d rémunération le Livret A reste pourtant avantageux pour les épargnants, en raison du rythme globale d’inflation, passé en négatif fin 2014 (-0,3% en février). Mais l’effet psychologique lié à ce contexte économique conduit les français à transférer leurs économies sur des supports plus rémunérateurs, comme le Plan Epargne Logement drainé (18 milliards d’euros collecté en 2014 avant le passage de son taux de 2,5 à 2%) et les assurances-vie. (21 milliards d’euros sur la même période).
Rappelons que les fonds déposés sur le Livret A et le Livret développement Durable sont centralisés par la caisse des Dépôts et Consignations qui les affecte au marché du logement social. En début d’année le gouverneur de la banque de France avait réclamé un nouvel abaissement du taux à 0,75% afin de garantir la compétitivité des prêts consentis par l’Etat, par rapport à ceux des banques commerciales. Cette préconisation n’avait pas été suivie par le gouvernement.