Loi Travail : Gattaz et le Medef se crispent grave

Le président du Medef menace de retirer son organisation des négociations Unedic si le projet de réforme du Code de Travail ne retrouve pas son orientation initiale.

Après avoir joué la carte de la conciliation, Pierre Gattaz se braque pour de bon devant les reculs successifs du gouvernement qui n’en finit plus de retirer du lest dans le contenu de la Loi Travail. Non content de réclamer le retour du plafonnement des indemnités prud’homales et la généralisation du forfait-jour dans les entreprises de moins de 50 salariés, deux mesures retirées par Manuel Valls sous la pression de la CFDT, Pierre Gattaz exige désormais la suppression du Compte Personnel d’Activité (CPA), la fin de la surtaxation des CDD et du mandatement syndical dans les petites entreprises. Dans sa conférence de presse mensuelle, le patron des patrons annonce attendre du gouvernement qu’il « modifie en profondeur le texte pour en retrouver l’ambition initiale de créer de l’emploi dans notre pays», a-t-il insisté, ajoutant que son organisation se refusera à soutenir un projet « qui ne mène à rien. »

Un vote avant l’été ?

Dans son discours, Gattaz parle d’un « point de rupture » et, dans une logique d’ultimatum que le conseil exécutif du Medef  a d’ailleurs adopté lundi soir, menace de « tirer les conséquences qui s’imposeront sur l’ensemble du champ du dialogue social », en se retirant, par exemple, des séances de négociations organisée autour de la prochaine convention Unedic qui doit définir les règles de l’assurance-chômage en 2016.
« Il n’est plus question aujourd’hui de continuer à faire semblant, à négocier dans une logique absurde de donnant-donnant, qui n’a mené depuis 30 ans qu’à plus de complexité, de rigidité et de coût pour les entreprises, et plus de chômage durablement élevé pour les concitoyens », a martelé le n°1 du Medef.
Depuis le début du mois d’avril, la Loi Travail est examinée et amendée par la Commission des affaires Sociales de l’Assemblée nationale. Début mai, le texte remanié devrait arriver à la chambre en première lecture avec, selon le calendrier fixé par le premier ministre Manuel Valls, un vote définitif espéré « avant l’été ».

Post author

Laisser une réponse