Loi Travail : la CGT tente de dénouer la crise

Le syndicat dirigé par Philippe Martinez tend une main au gouvernement en proposant une reprise des négociations « sans préalables ».

Durant trois mois, la CGT a demandé le retrait sans condition de la Loi Travail tant que l’article 2 définissant une nouvelle hiérarchie des normes dans la dialogue social, ne serait pas amendé. Hier soir, son leader Philippe Martinez a fait entendre une autre musique en annonçant, sur RTL, et en présence du secrétaire général de la CFDT Laurent Berger,  que son organisation est prête à retourner « à la table des négociations sans aucun préalable ». Traduction : la CGT ne fait plus du retrait de la Loi Travail la condition sine qua non à une reprise des discussions avec le gouvernement.

Menaces de grèves pendant l’Euro

Cette inflexion s’apparente sans doute à une opération survie pour le syndicat qui souhaite éviter une « fuite en avant » dangereuse pour la pérennité du mouvement social, dont les modalités d’action ont monté d’un cran il y a deux semaines avec le blocage des raffineries et les menaces sur la livraison d’électricité. La CGT est-elle encore capable de financer les pertes financières que subissent les salariés en grève ? Des débrayages à la SNCF et dans le transport aérien vont encore perturber le service des transports collectifs tout au long de la semaine, à une dix jours du coup d’envoi de l’Euro 2016. A quoi l’exécutif continue à répondre par la fermeté. Dans les colonnes du journal Sud Ouest, François Hollande a martelé que « le projet de loi ne sera pas retiré », déclaration à laquelle s’associe le premier ministre manuel, résolu à « aller jusqu’au bout » sur cette réforme phare de son passage à Matignon.
Pour le président, « le débat qui va s’ouvrir la semaine prochaine au Sénat sera intéressant: nous verrons ce que la droite proposera en matière de droit du travail puisqu’elle y est majoritaire. La comparaison fera sans doute progresser la raison« .
Sur l’hypothèse d’un second recours au 49-3 lors du second passage du texte devant les députés, François Hollande dit « préférer que le texte soit adopté sans y avoir recours. Mais pas au prix d’un renoncement ».

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