Le Medef récidive sur la suppression des jours fériés

L’organisation patronale réclame la suppression de deux jours fériés pour augmenter le PIB et « créer de l’emploi ».

Onze jours fériés, dont six à connotation religieuses, sont inscrits sur le calendrier français. Est-ce trop ? Oui, clairement, selon le Medef qui profite, chaque année, du mois de mai, pour en réduire la liste. Dans les colonnes du journal Le Parisien, le vice-président de l’organisation patronale Thierry Lanxade estime que « la suppression de deux jours fériés » générerait « une hausse de 1% du PIB » et permettrait ainsi de « créer 100 000 emplois ».

Cinq jours fériés en moins au Portugal

Rappelons qu’en 2012, le gouvernement portugais avai décidé la suppression de 5 jours fériés (3 civils et 2 religieux) pour redresser la compétitivité du pays, dans le cadre d’une lourde refonte du Code du Travail. Si la croissance s’est rétablie en 2014, le taux de chômage reste à un niveau élevé (13,3% de la population) et les salaires ont subi une cure d’austérité sans précédent, notamment dans la fonction publique (-10% pour les revenus supérieurs à 1 500 euros en 2013, et jusqu’à -12% l’an dernier).

La France n’a pas eu recours à ces mesures extrêmes. En ce qui concerne le nombre de ses jours fériés, elle n’est d’ailleurs pas la pire d’Europe et se situe dans la moyenne mondiale. L’Inde et la Colombie en ont 18, la Thaïlande, le Liban et la Corée du Sud 16.

En Europe, la Finlande en a 16 également, l’Espagne 14 et la Slovaquie 13. L’Autriche en a 12, comme la Grèce. Et la France en a autant que la Suède ou l’Italie (11). L’Allemagne n’en a que 9. Mais les deux pays les moins généreux en la matière sont le Royaume-Uni et les Pays-Bas qui en proposent 8.En cumulant aux jours fériés et droits aux congés payés (soit 25 jours, moins les week ends), la France n’est même pas sur le podium : l’Autriche et Malte la devance de deux jours (38), la Grèce et la Pologne d’un (37).

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