Une perte de 10 milliards pour le Livret A en 2015

Pénalisé par la désinflation, le Livret A a connu une année record de décollecte.

Les chiffres ont de quoi donné le tournis : 9,58 milliards d’euros ont fuité du Livret A en 2015 (11,67 en comptant les retraits opéré sur le Livret Développement Durable), mais son encours atteint plus de 250 milliards d’euros, un matelas encore confortable pour la Caisse des Dépôts et Consignations qui puise dans ces fonds pour financer le secteur du logement social.
Le mois dernier, la différence entre dépôts et retraits a une fois plus été négative d’1,09 milliard, moins toutefois qu’en octobre (2,29 milliards) et septembre (3,25 milliards), deux mois habituellement compliqués pour le Livret A exposé aux ponctions des épargnants. Sur l’ensemble de 2015, on parle bien d’une décollecte record jamais atteinte depuis une vingtaine d’années.

Un placement encore avantageux

Cette désaffection globale est liée au manque de compétitivité du produit, crédité d’un taux d’intérêt historiquement bas depuis l’été dernier, soit 0,75%. Depuis près de trois ans, la dégringolade a été rude pour ces millions de français qui comptent sur la rémunération de leur Livret A pour arrondir leurs fins de mois : en janvier 2013, le placement défiscalisé rapportait encore à hauteur de 2,25% mais la désinflation (fort ralentissement de la hausse prix) a fini par peser sur le coefficient. Les épargnants se consoleront en se disant qu’un intérêt à 0,75% reste, en l’état actuel des choses, avantageux par rapport au rythme d’inflation proche de 0%. Une tendance qui ne s’inversera pas tant que les cours du pétrole ne décolleront pas (le baril de Brent est tombé à 36 dollars lundi dernier).
Pour info, début 2011, le taux de rémunération du Livret A s’établissait à 2% alors que dans le même temps, la courbe générale des prix progresserait à +2,1%. A l’époque, le calcul était donc moins positif pour les épargnants.