Pour Pierre Gattaz, le smic est trop haut

Le président du Medef va aborder avec François Hollande la question d’un salaire transitoire inférieur au Smic qui permettrait, selon lui, de sortir du chômage les publics les plus vulnérables.

Il y a une dizaine du jour, Pascal Lamy, un socialiste, avait remis au goût du jour la piste d’un smic-jeunes, proche, dans l’esprit, du dispositif qu’avait tenté de mettre en place Edouard Balladur en 1993, à travers son Contrat d’Insertion Professionnel (CIP).

Le patronat vient de saisir la balle au bond, par la voix d’un de ses principaux chefs de file, Pierre Gattaz, président du Medef. Celui qui a inspiré le Pacte de Responsabilité à François Hollande, vient (sans surprise) de se prononcer en faveur de la mise en place d’un salaire transitoire, c’est-à-dire inférieur au Smic) pour permettre aux jeunes de sortir du chômage.

Selon lui, le smic actuel (1 128 euros) est un frein à l’embauche et « une marche d’escalier difficile à franchir en France » à la fois pour les entreprises qui hésitent à recruter avec ce niveau de salaire légal, et les publics les plus fragiles, jeunes sans qualification et seniors en chômage de longue durée.

Les syndrômes CIP et CPE ?

« Avoir temporairement un système permettant, pendant un an, à un jeune ou quelqu’un qui ne trouve pas de travail, de rentrer dans l’entreprise de façon transitoire avec un salaire adapté, qui ne serait pas forcément le salaire du Smic », voilà en gros ce que propose le président du Medef. Il compte en discuter avec le président de la République qui, d’ailleurs, a reçu aujourd’hui trois économistes favorables à une modulation, voire à une disparition du salaire minimum.

«Avec un niveau de chômage à 11%, cela fait partie des pistes à explorer» a ajouté Pierre Gattaz.
Il s’agit bien évidemment d’un sujet très sensible. Le CIP d’Edouard Balladur, qui proposait une rémunération à 80% du Smic de l’époque, avait dû être retiré sous la pression de la rue. Douze ans plus tard, le Contrat Première Embauche (CPE) de Dominique de Villepin, avait subi le même sort.

Le syndicat Force Ouvrière a d’ores-et-déjà indiqué dans un communiqué qu’il combattra « une telle proposition » jugée « indécente ».

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