Réorienter l’assurance-vie vers les entreprises

Karine Berger et Dominique Lefebvre, deux députés socialistes suggèrent de transférer une partie des fonds collectés sur les assurances-vie vers le financement des entreprises. Mais pour y parvenir, il faut créer un nouveau contrat proposant des placements diversifiés et faire en sorte que les assurés y souscrivent.

Comment réveiller l’argent qui dort ? Aujourd’hui, l’argent placé sur les contrats en euros des assurances-vie est investi sur le marché obligataire ou des emprunts d’Etat, deux créneaux sans risque qui permettent de garantir le capital de départ.

100 milliards d’euros en cinq ans ?

En France, le potentiel de l’assurance-vie n’est pas négligeable puisqu’il représente 40% du patrimoine financier épargné, soit 3 600 milliards d’euros, soulignent Karine Berger et Dominique Lefebvre, mandatés en octobre 2012 par le gouvernement pour réaliser un rapport sur la question.

Leur idée : réorienter, d’ici à 2017, 100 milliards d’euros capitalisés sur ces contrats en euros vers d’autres supports plus aptes à financer les entreprises, notamment les Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI de moins de 5 000 salariés) et les Petites de Moyennes Entreprises (PME de 20 à 249 salariés).
Comment ? En lançant un nouveau type de contrat dit « euro-croissance » mêlant risque et sécurité, un peu sur le modèle du contrat « euro diversifié ».

Des contrats risqués

Si une part de l’épargne provisionnée sur ces supports est sécurisée, l’autre est investie dans des actions, des portefeuilles immobiliers ou des SICAV, à ceci près que le risque serait minimisé, la garantie du capital n’étant garanti qu’au terme du contrat.

Pour inciter les épargnants à souscrire à ce dispositif, Karine Berger et DominiqueLefebvre proposent d’offrir la possibilité aux titulaires d’un contrat en euro déjà existant de transformer ce dernier en contrat « euro croissance », sans perte d’antériorité fiscale. Les deux députés tablent sur un apport de 20 milliards d’euros.
Autre piste : encourager les épargnants les plus riches (avec plus de 500 000 euros d’encours en assurance-vie) à souscrire des contrats plus risqués en unités de compte) par le maintien d’une taxation allégée après huit années de détention.

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