Retraites complémentaires : recul de l’âge légal ou hausse des cotisations ?

Les partenaires sociaux se sont retrouvés vendredi pour poursuivre leurs discussions sur l’avenir des retraites complémentaires, menacées de faillite.

La crise du marché du travail et les départs massifs en retraite, deux éléments qui se sont combinés sur la même période, ont déséquilibré les comptes des deux caisses complémentaires Agirc (cadres) et Arrco (tous les salariés du privé). Pas de catastrophisme pour autant. Le versement des pensions pour lesquelles les travailleurs ont cotisé, sera toujours assuré, quitte à emprunter davantage. Les partenaires sociaux, qui gèrent le système, se donnent pour objectif de rétablir la situation, ou à tout le moins stopper cette dégradation qui les contraindraient à avoir recours aux pires expédients. C’est ce à quoi s’emploient le patronat et les syndicats depuis plusieurs mois, dans l’espoir d’aboutir à un accord avant l’été.

Une décote sur les pensions ?

Les formules préconisées par les deux parties diffèrent dans l’esprit et la méthode : les premiers plaident pour une réforme structurelle pour éviter d’alourdir les charges sur les entreprises. Les seconds penchent pour un accroissement des recettes qui passe mécaniquement par une hausse des cotisations.

Parmi les mesures douloureuses proposées par le Medef, celle qui envisage une décote sur les pensions versées à 62 ans, a le plus heurté la sensibilité des cotisants modestes. Si cette mesure est adoptée, leur pension complémentaire sera fortement amputée en cas de départ à l’âge légal (62 ans), et progressivement ramené à son niveau normal…à 67 ans. Les syndicats rejettent pour l’instant cette solution qui vise à inciter les salariés à prendre leur retraite le plus tard possible. Il s’opposent aussi à une autre option du patronat qui prévoit une baisse du taux de réversion de 60% à 55% des pensions pour les veufs et veuves.

Pour info, le déficit de l’Agirc-Arrco devrait atteindre 3,1 milliards d’euros en 2014. Un trou que suffiraient sans doute à combler un retour d’une croissance forte à +3% et une baisse significative du chômage. Deux solutions indolores qui s’imposeraient d’elles-mêmes, sans susciter l’inquitude ni le mécontentement.

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