Retraites : cotiser pendant 44 ans ?

Un nouvel allongement de la durée de cotisations serait la piste privilégiée par le gouvernement dans le cadre de la prochaine réforme des retraites.

Faudra-t-il cotiser encore plus longtemps pour bénéficier d’une retraite pleine ? C’est la piste qui devrait être choisie par le gouvernement dans le chantier des retraites prévu avant l’automne.  L’objectif de cette nouvelle réforme, la troisième en dix ans après celles de 2003 et 2010, vise à rétablir l’équilibre du système par répartition voué, si rien n’est fait, à un déficit de 20 milliards d’euros à l’horizon 2020.

Cette projection pessimiste établie par le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) se fonde néanmoins sur l’hypothèse d’une croissance molle, voire morte, à l’instar de ce qu’elle est aujourd’hui, or on sait que la santé des caisses de retraites dépend de celle du marché du travail qui conditionne le rythme et la quantité de rentrées des cotisations.

Hausse de la CSG, cotisations allongées ?

De quels leviers disposent le gouvernement ?

1.  Reculer l’âge légal de départ en retraites. Le gouvernement de François Fillon s’y est collé en 2010. Il est probable que l’actuel exécutif esquive cette question d’autant plus sensible que le passage à 62 ans, acté en 2010 mais effectif en 2017, s’avère déjà insuffisant.

2.  Désindexer les pensions de retraite. C’est la solution qui a prévalu pour sauver les caisses complémentaires Arcco et Agirc. Concrètement cette mesure prévoit, non pas une baisse, mais une moindre revalorisation des retraites par rapport à l’évolution générale des prix, ce qui, aux yeux de bons nombre d’analystes et de retraités, revient quasiment au même.

3.  Augmenter la CSG. La solution la plus hypocrite sans être pour autant la plus efficace. Cet impôt créé par Michel Rocard en 1990 pour financer la Sécurité sociale n’a cessé d’augmenter depuis 20 ans, passant de 1,1%à 8% aujourd’hui, sans compter la CRDS qui s’est ajouté à la contribution de base. Une hausse de la CSG est ressentie d’autant plus durement qu’elle s’accompagne d’une baisse des salaires nets.

4.  Allonger la durée de cotisations. C’est la piste qui devrait être privilégiée par le gouvernement. Aujourd’hui, un salarié né en 1958 doit cotiser presque 42 ans pour avoir droit à une retraite à taux plein. Le curseur devrait être monté à 44 ans pour les générations nées dans les années 1970.

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