Salaires des patrons : L’Etat souhaite les baisser de 30%

Le gouvernement entend imposer une baisse de salaires aux patrons des grandes entreprises dans lesquelles l’Etat détient une participation au capital, même minoritaire. Peine perdue ?

Après avoir limité les rémunérations dans le public, le gouvernement souhaite désormais peser sur les salaires des grands patrons du secteur privé. Pas tous évidemment : l’exécutif ne peut que viser les entreprises dans lesquelles l’Etat français détient une participation minoritaire. C’est le cas, par exemple, à La Poste, GDF Suez ou encore la société des Aéroports de Paris.

D’après un article du Figaro, plusieurs instances exécutives de grandes sociétés privées recevraient actuellement des notes d’intention dans lesquelles l’Etat leur fait savoir qu’il souhaite faire en sorte que les salaires perçus par leurs dirigeants baissent de 30%. A l’heure où les entreprises clôturent leurs comptes 2013 et réunissent leurs assemblées générales d’actionnaires pour fixer le cap à suivre, le message ne passera sans doute pas inaperçu. La vérité est que, si l’on se réfère aux expériences du passé, mêmes récentes, la doléance risque fort de ne pas dépasser le stade du vœu pieu.

Procédure du say on pay

En 2012, le gouvernement avait fait passer une loi visant à limiter les rémunérations des patrons des entreprises publiques, sans pouvoir introduire ensuite le même cadre réglementaire à la sphère privée. La même année, Pierre Moscovici, ministre de l’Economie et des Finances, n’avait pu empêcher le directeur général d’Air France Pierre-Henri Gourgeon de recevoir une prime de 400 000 euros en dépit des mauvais résultats enregistrés par le groupe.

En mai 2013, Bercy avait clairement écarté l’hypothèse d’un modèle contraignant sur le niveau des salaires, au profit d’une « autorégulation exigeante », incarnée dans la toute nouvelle procédure du « say and pay » qui permet aux actionnaires de se prononcer, par un vote, sur le mode de rémunération des patrons. Un avis qui reste consultatif mais sur le quel l’Etat espère s’appuyer pour, sinon imposer, du moins faire connaître ses vues dans les entreprises dont il est actionnaire.

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