Stages : comment réduire les « abus » ?

Des entreprises ont recours aux stages pour diminuer leurs CDD. Le gouvernement souhaite mettre trois barrières pour mettre fin aux abus.

Pour le gouvernement, il n’est évidemment pas question de supprimer, ni de réformer les stages en entreprise, qui demeurent, pour les jeunes, un premier tremplin vers le monde du travail. Mais depuis de longues années, des associations de défense des jeunes travailleurs pointe des abus pratiqués par certains employeurs, qui se traduisent souvent par une multiplication de périodes de stage, parfois hors cursus, au détriment d’embauches réelles, y compris sous forme de CDD.

Faire compter les stages dans le calcul des retraites

Il faut dire qu’en-dessous de deux mois passés en entreprise, les stagiaires n’ont « légalement » pas à être rémunérés (c’est à la libre appréciation de l’employeur). Au-delà de deux mois, ils perçoivent une somme de 436,05 € sur laquelle l’entreprise ne paye rien. Il est clair que de nombreux secteurs en crise ont, ces cinq dernières années, profité de ce système pour baisser à leur manière le coût du travail : c’est notamment le cas dans le secteur de la presse (qui se garde bien d’en parler dans ses colonnes) ou dans les métiers de la publicité.

Les entreprises françaises recrutent environ 1,5 million de stagiaires chaque année.
Afin de poser des limites, le gouvernement propose trois mesures. La première a déjà été évoquée il y a quelques jours : soumettre les rémunérations des stages à cotisations (25 euros par mois) et intégrer ces périodes de travail dans le calcul des retraites.

La deuxième sera plus coercitive : il s’agirait de limiter le nombre de stagiaires de manière à ce qu’il ne dépasse pas le nombre de salariés, notamment lors des congés d’été.
Enfin, les stages proposées hors cursus de formation seront interdits. Car encore aujourd’hui, des jeunes, même fraîchement diplômés, se voient proposer des stages comme premier emploi.

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