Un intérimaire licencié après avoir réclamé un CDI

Un salarié d’origine malienne qui souhaitait convertir son contrat de travail en CDI après 703 missions d’intérim réalisées depuis 1982, s’est vu opposer une fin de non-recevoir par son employeur.

L’affaire, portée devant les Prud’hommes, vise le groupe Placoplatre et l’agence d’intérim Manpower. A l’origine de la plainte se trouve un salarié de 55 ans, originaire du Mali. L’homme affirme avoir effectué 703 millions d’intérim pour la même entreprise depuis 1982. Récemment, il a demandé un Contrat à durée Indéterminé (CDI) pour pouvoir prétendre au regroupement familial et ainsi « faire venir sa femme et ses enfants en France »a souligné un délégué syndical chez Manpower.

Cette demande lui a été refusée par son employeur. Pire : ce dernier aurait, sur ce seul motif, pris la décision de rompre définitivement sa collaboration avec son salarié.

D’après l’avocat du plaignant, les missions effectuées au sein Placoplatre allaient « de deux jours à plusieurs mois ». Il affirme que son client se rendait tous les matins chez Manpower, souvent pour embaucher le jour même ». Ce travail lui permettait de vivre, mais aussi de renouveler son titre de séjour sur le territoire français.
Devant les Prud’hommes, l’homme va demander « la requalification de ses missions d’intérim en contrat à durée indéterminée ». Ses chances sont minimes de retrouver son emploi au bout de cette procédure qui s’annonce longue, mais il espère  toucher « plusieurs dizaines de milliers d’euros d’indemnités ».
Si la faute de l’employeur est reconnue, l’affaire permettra au moins de faire la lumière sur les abus commis par certaines entreprises qui s’appuient sur le travail temporaire pour étoffer leur effectif et faire face à l’afflux de commandes. Or, le Code du travail stipule que le contrat d’intérim, «quel que soit son motif, ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice».