Bulletin de paie : la simplification prendra du temps

Le nouveau bulletin de paie, allégé d’une quinzaine de lignes, devait être mis en application dès 2016. Il faudra finalement attendre deux ans de plus.

Jean-Christophe Sciberras, directeur des Ressources Humaines du groupe Solvay (chimie), remet ce lundi au premier ministre Manuel Valls un rapport proposant des pistes visant à simplifier l’élaboration du bulletin de paie. Ce projet de réforme, dans l’air depuis longtemps (même le gouvernement Fillon avait mis le sujet sur la table, sans aboutir), entre cette fois dans une phase concrète. Les choses devaient bouger dès l’année prochaine mais, devant l’ampleur des réglages techniques à mettre en œuvre dans les entreprises, le dispositif ne sera finalement généralisé qu’en 2018.

A cette date, tous les salariés auront un bulletin plus « léger » : même salaire (fort heureusement) mais des informations moins diffuses dans une architecture annoncée comme plus « lisible ». Les fiches de paie aujourd’hui éditées par les employeurs français comptent une quarantaine de lignes (contre 15 en Allemagne ou aux Etats-Unis), un trop plein d’informations annexes qui, selon Jean-Christophe Sciberras, a fini par « noyer l’essentiel », et complique la tâche des entreprises.

Des tests en 2016

L’idée du DRH de Solvay est de réduire cet empilement en créant des grandes catégories générales dans lesquelles seront regroupées le montant des cotisations versées (santé, retraite, chômage). Dans la première seraient par exemple inscrites les contributions liées à la Sécurité sociale, la complémentaire et l’invalidité. Deux colonnes seront maintenues, l’une mentionnant les cotisations salariales, l’autre les charges patronales, et les allégements financés par l’Etat (dans le cadre du Pacte de responsabilité par exemple et du CICE) seront également quantifiés, à part.

Quel calendrier ? On l’a dit, cette refonte prendra plusieurs années, le temps que les services RH adaptent leurs logiciels d’édition à ces nouvelles retranscriptions. Des entreprises volontaires mèneront une expérimentation en 2016. L’année suivante, les grandes structures de plus de 300 salariés franchiront le pas. Le nouveau système sera déployé à l’ensemble des employeurs en 2018.

Quitter la version mobile