« L’écotaxe était inapplicable » selon Royal

La suspension du péage transit poids lourd sonne définitivement le glas du projet d’écotaxe tel qu’il avait été imaginé par la droite en 2009.

Jeudi, Ségolène Royal a créé la surprise en annonçant la suspension « sine die » du dispositif écotaxe, pourtant revisité après la révolte des bonnets rouges fin 2013. Selon la ministre de l’Ecologie, le nouveau système, comme l’ancien, était « inapplicable », notamment en raison des contraintes techniques qu’il imposait aux transporteurs. En janvier 2015, des péages dits « de transit » devaient, à hauteur de 13 centimes par kilomètre, taxer les poids lourds de plus de 3,5 tonnes sur 4 000 kilomètres de routes.

Gel des investissements sur les nouveaux transports urbains ?

Les 550 millions d’euros de recettes auraient été affectées à l’Agence de financement des infrastructures de Transport de France (AFITF) qui répartit les subventions publiques pour encourager les modes de locomotion « propres » dans les villes. La non-application de l’écotaxe est donc une très mauvaise nouvelle pour les collectivités locales qui ont déjà engagé des programmes visant à installer de nouveaux équipements.

Interpellée sur cette question à l’Assemblée nationale, la ministre de l’Ecologie a souligné que de nouvelles solutions de financement devront être trouvées et qu’elles devront « non pas détruire, mais créer des emplois ». Dès hier, l’hypothèse d’une taxation de sociétés d’autoroutes a été évoquée mais une telle mesure risque de heurter de nombreux intérêts économiques, très fortement engagés auprès de l’Etat. Depuis leur privatisation,  elles auraient  « versé 15 milliards d’euros à leurs actionnaires, il « il n’y a aucune raison que nous ne mettions pas à plat ce problème ».
L’ancienne ministre du logements Cécile Duflot (EELV), a qualifié de « prématurée et tragique » la suspension de l’écotaxe au moment où la loi sur la transition énergétique est en discussion au parlement.

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