Chômage des seniors : un bonus-malus pour les employeurs ?

Des experts du Conseil d’analyse économique (CAE), organisme rattaché à Matignon, préconisent une modification des règles d’indemnisation chômage pour les seniors afin de limiter les départs anticipés.

En France, le taux d’emploi des 55-64 ans a progressé de dix points entre 2008 et 2015, sous l’effet des réformes successives des retraites qui ont limité les départs anticipés et allongé la durée de cotisation. De 37,9% en 2008, ce taux est passé à 48,9% en 2015, mais il reste inférieur à la moyenne relevée dans l’ensemble des pays de l’OCDE (57%).
Pour réduire l’écart, les experts du Conseil d’analyse économique (CAE), un organisme rattaché à Matignon, préconisent une refonte des règles spécifiques qui s’appliquent aux seniors dans la cadre de l’assurance-chômage.

Aujourd’hui, les plus de 50 ans qui perdent leur travail ont droit à une indemnisation pendant trois ans, contre deux pour tous les autres. Ils bénéficient également d’un dispositif qui assure un maintien de leur allocation chômage à ceux qui, ayant atteint à l’âge légal de départ, n’ont pas encore « réuni tous leurs trimestres de cotisation pour avoir droit à une retraite sans décote, ou bien tant qu’ils n’ont pas atteint l’âge d’annulation de leur décote automatique applicable à leur génération» rappelle le CAE.
Pour ces économistes, ce système ne correspond rien moins qu’à une «pré-retraite dans le cadre de l’assurance chômage». Le problème, c’est qu’il conduit à «une envolée des ruptures de CDI à 57 ans hier (lorsque la retraite était à 60 ans, NDLR), maintenant à 58 ans, et demain certainement à 59 ans».
Quelles sont leurs solutions pour enrayer le phénomène ? Ils proposent de mettre en place un plan spécifique d’accompagnement et de formation pour les chômeurs de plus de 50 ans. Sujet plus sensible : ils plaident en faveur d’un alignement des durées d’indemnisation à deux ans pour tous et l’instauration, en parallèle, d’un bonus-malus sur le montants des cotisations patronales afin d’inciter les employeurs à limiter le nombre de licenciements chez les plus de 55 ans.

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