Coût du travail : le Medef demande 50 milliards à Bercy

Le gouvernement a promis au nouveau président du Medef Pierre Gattaz une baisse des charges pour compenser le financement de la réforme des retraites. Une concertation est en route.

Ignorée par la gauche pendant l’élection présidentielle, la question du coût du travail revient désormais comme un leitmotiv dans la bouche du ministre de l’Economie Pierre Moscovici. Il faut dire qu’après avoir dévoilé le mode de financement de la réforme des retraites et la mise à contribution des entreprises à hauteur de 4 milliards d’euros, Matignon a enjoint le n°1 de Bercy de donner des gages aux chefs d’entreprise sur le niveau des prélèvements obligatoires.

Une baisse du coût du Travail combinée au CICE

Ce lundi matin, le président du Medef Pierre Gattaz a rencontré Moscovici et son homologue du Budget Bernard Cazeneuve afin de définir le principe et les modalités d’une prochaine concertation visant à réduire le coût du Travail.

La semaine dernière, le gouvernement a évoqué un transfert partiel des cotisations liées au financement de la Branche Famille (34 milliards en tout) sur l’impôt national afin d’en décharger les entreprises. Si Bercy s’en tient à une logique de compensation du coût de la réforme de retraite, la baisse fiscale promise aux patrons ne devrait pas dépasser les 5 ou 6 milliards d’euros. Mais Pierre Gattaz a d’autres exigences, autrement plus ambitieuses, démesurées pour certains : il réclame rien moins qu’une « baisse de 50 milliards d’euros du coût du travail et moins 50 milliards d’impôts directs sur les entreprises » en cinq ans.

Ce lundi, le Medef demande au ministre que soit défini « le tour de table des partenaires qui participeront à cette concertation » avec « un objectif et un plan d’action, un calendrier et  une méthode » pour regarder comment la baisse de la fiscalité promise « peut évoluer, d’une meilleure visibilité et d’une standardisation, il faut qu’elle soit plus prévisible ».

En début d’année, le gouvernement a déjà lancé le Crédit d’Impôt Compétitivité-Emploi (CICE) qui se traduit par une baisse fiscale de 4% de la masse salariale cette année et jusqu’à 6% en 2014. Un effort de 20 milliards d’euros supporté, cette fois,  par l’Etat et donc les contribuables français.

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