Retard de paiement des entreprises : stabilisation européenne et baisse française

Responsables d’une défaillance d’entreprise sur quatre, les retards de paiement ont tendance à se stabiliser à leur niveau de fin 2008 pour les entreprises européennes. Bons élèves, les entreprises françaises affichent même une diminution du nombre de jours de retard pour atteindre la moyenne de 11,6 jours.

Même s’ils restent élevés, les retards de paiement des entreprises européennes se stabilisent. Voici en résumé les conclusions d’une étude parue aujourd’hui et menée par le cabinet Altares, spécialiste de l’information sur les entreprises.

Les analystes d’Altares ont en effet constaté que sur le deuxième trimestre 2009, le délai de paiement des entreprises à leurs fournisseurs avait cessé de se dégrader pour rester légèrement inférieur à une quinzaine de jours : 14,9 jours. Soit le niveau atteint en fin d’année dernière. Les experts voient dans ce chiffre le « premier signe de détente après un an et demi de rapide détérioration ».

La situation actuelle est tout de même préoccupante puisqu’il s’agit du plus haut niveau jamais atteint depuis 6 ans. L’année 2003 avait en effet permis de fixer un triste record de décennie avec une moyenne européenne des retards de paiement a 15,4 jours.

Autre indicateur de la stabilisation européenne des délais de paiement des entreprises : la proportion des retards supérieurs à 30 jours, qui traduisent les plus importantes difficultés, n’ont pas progressé entre fin 2008 et mi-2009. Le chiffre reste en effet proche du seuil des 10%, mais sans le dépasser (de 9,86% à 9,96% en 6 mois).
Cette donnée est intéressante à plus d’un titre car dans ses calculs de score de risque, Altares estime que le seuil de 30 jours de retards de paiement est déterminant. Pour les entreprises qui l’atteignent, le risque de défaillance serait en effet multiplié par 6 !

 

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Malgré cette baisse moyenne et générale, il existe d’importantes différences dans l’évolution trimestrielle des retards de paiements.

Ainsi, la baisse globale n’est pas une réalité pour les pays du sud de l’Europe qui connaissent plutôt un allongement sensible du délai de règlement des fournisseurs. Le Royaume-Uni, lui, atteint un niveau historique : en moyenne 18 jours de report des règlements !
Et si la stabilisation des retards de paiement de la Belgique et de l’Allemagne illustre bien la tendance européenne, les entreprises françaises et néerlandaises peuvent se vanter d’une amélioration de leur comportement de paiement.

Pour les entreprises françaises, le délai reste inférieur à 12 jours et s’améliore : de 11,8 à 11,6 jours entre le printemps 2008 et aujourd’hui. « Les entreprises françaises confortent leur place parmi les meilleurs élèves en Europe. Cette performance est d’autant plus essentielle que, rappelons le, les retards de paiement sont à l’origine d’une défaillance sur quatre », ajoute Thierry Million, responsable des études Altares.
Dans le détail, on relève qu’une entreprise française sur trois paye ses factures à la date convenue, et que pratiquement 39% s’acquittent de leur règlement avec quelques jours de retard. La moyenne des entreprises françaises concernées par les longs retards – supérieurs à 30 jours – est la meilleur de toute l’Europe : 5,3% (moyenne continentale : 9,96%).

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