Standard & Poor’s dégrade encore la France

Près de deux ans après la perte du Triple A, la France descend encore d’un cran (AA) dans le système de notation de l’agence Standard & Poor’s qui pointe clairement l’inefficacité de la stratégie économique mise en place par François Hollande.

En moins deux ans, la France a perdu deux crans dans le système de notation de Standard & Poor’s, l’une des trois principales agences mondiales d’analyse économique. En décembre 2011, la France était encore AAA. De AA+, elle est passée cette nuit au double A, une note qui reste encore positive mais qui la rapproche dangereusement de la seconde division européenne. Le AA la place désormais au même niveau que la Belgique, mais derrière l’Autriche (AA+), la Finlande (AAA), l’Allemagne (AAA) et même les Pays Bas (AAA). Pour l’anecdote, la France est plus crédible aux yeux de Fitch (AA+) et Moody’s (AA1), mais pour combien de temps ?

S&P justifie sa sanction par le constat qu’elle dresse de la stratégie économique mise en place par l’actuel gouvernement dont elle estime qu’il est peu probable qu’elle « améliore de manière substantielle les perspectives de croissance de la France à moyen terme ».

Mauvaises perspectives budgétaires

L’agence pointe notamment une « marge de manœuvre réduite pour augmenter les impôts, diminuer les dépenses publiques et un manque de réformes apte à permettre un rebond ». Un tableau sombre qui rejoint celui qu’a dernièrement dépeint la Commission Européenne qui, malgré une prévision de croissance positive en 2014 (+0,9%) et 2015 (+1,2%), ne voit pas un retournement de tendance sur le front du chômage avant deux ans.

Des griefs battus en brèche par le ministre de l’Economie Pierre Moscovici qui martèle que « le gouvernement a mis en oeuvre au cours des dix-huit mois écoulés des réformes d’envergure pour redresser l’économie du pays, ses finances publiques et sa compétitivité grâce à une méthode fondée sur l’écoute et le dialogue ».

Quelles seront les conséquences du AA français ? En janvier 2012, la première dégradation de la France avait eu des conséquences minimes, voire quasi inexistantes, dans ses rapports avec la finance. Il faudra, cette fois, suivre de près le niveau des taux d’emprunt sur le marché obligataire.

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