80% des français ont peur pour leur retraite

Quinze jours après avoir pris connaissance de la réforme engagée par le gouvernement, 8 français sur dix se disent inquiets pour l’avenir de leur retraite, révèle ce lundi un sondage CSA publié par le journal L’Humanité.

Les français ne semblent plus guère sensibles au flot de paroles rassurantes qui ponctuent chaque réforme des retraites. Le recul de l’âge légal de 60 à 62 ans, opéré par la droite en 2010, n’a pas empêché la gauche de remettre l’ouvrage sur le métier dès son retour au pouvoir et de durcir encore un peu plus les modalités du système par répartition : la durée de cotisations va ainsi passer de 41,5 ans aujourd’hui à 43 ans à l’horizon 2035 et la hausse des cotisations vieillesse sera supportée à la fois par les salariés et les entreprises, sans compter le report d’avril à octobre des revalorisations de pensions, mesure qui revient à geler les caisses pendant six mois.

Revalorisations décalées à octobre

Quel effet a eu cette réforme (la troisième en dix ans) sur le moral des français ? Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’a pas vraiment contribué à leur redonner confiance à l’avenir. Selon un sondage CSA publié par L’Humanité, seuls 15% se disent optimistes et 81% expriment une forte inquiétude. 70% estiment que les mesures présentées par le gouvernement ne suffiront pas à garantir l’avenir du système des retraites.

Les sondés se montrent particulièrement sévères sur la pertinence d’un nouvel allongement de la durée de cotisations, mais sont encore plus nombreux à dénoncer le décalage des revalorisations (dont la ministre des Affaires Sociales Marisol Touraine a par ailleurs souligné qu’il ne concernerait pas les plus petites retraites, et notamment les français qui touchent le Minimum Vieillesse).

Une réforme ou un pétard mouillé ?

Autant dire qu’à la veille de la mobilisation syndicale CGT, FO, FSU et Solidaires, la réforme du gouvernement ne rassemble pas grand monde. Dans l’opposition, beaucoup s’en donnent à cœur joie et dénoncent la timidité d’un texte qui ne s’attaque pas « aux vrais problèmes des retraites françaises », notamment aux deux paramètres que sont les régimes spéciaux et l’âge légal de départ.

Rappelons que le gouvernement a mis en place un compte temps pénibilité entièrement financé par les employeurs. Ce dispositif permettra aux salariés exposés à des tâches pénibles d’accumuler des points pour se reconvertir et/ou partir plus tôt en retraite.

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