A Pôle Emploi, c’est l’heure du « flicage »

L’organisme déploie son nouvel arsenal contre les chômeurs soupçonnés de passivité coupable.

Comme l’avait promis l’ancien ministre du Travail François Rebsamen, Pôle Emploi renforce son contrôle sur les chômeurs. Un dispositif, testé ces derniers mois en Franche-Comté, Poitou-Charentes et Provence-Alpes-Côte d’Azur, est pérennisé dans ces trois régions à partir de ce lundi, avant une généralisation à l’ensemble des agences du territoire national en novembre.

Jusqu’à six mois de radiation

Les premières investigations révèlent, s’il en était besoin, que les chômeurs « répréhensibles » sont minoritaires dans les statistiques, sauf en Franche Comté où 50% des personnes contrôlées ne rechercheraient « pas activement un emploi ». Ils ne seraient que 38% en Poitou-Charentes, et 20% en PACA.
L’objectif de ce traçage n’est pas débusquer les éventuels fraudeurs, mais les chômeurs allocataires eux-mêmes dont on estime qu’ils ne respectent pas les règles définies par Pôle Emploi et n’effectuent pas les démarches nécessaires pour reprendre un travail.

200 agents publics seront désormais affectés à ces vérifications qui se déroulent en trois étapes. La première consiste à effectuer un suivi des dossiers afin de déterminer la réalité des recherches engagées par les demandeurs d’emploi. Si celles-ci sont jugées insuffisantes, faute de pièces justificatives, l’agent demande des informations complémentaires et, au besoin, réoriente l’intéressé dans ses démarches. S’il n’obtient pas de réponse, il se réserve le droit de prononcer une sanction entraînant quinze jours de radiation dans un premier temps, et jusqu’à six mois en cas de récidive. Evidemment, les allocations sont « coupées »durant ces périodes.

D’après des éléments fournis par Pôle Emploi suite aux trois expérimentations menées en Franche-Comté, Poitou-Charentes et PACA, la plupart des chômeurs sanctionnés pour « absence d’une recherche active » étaient « décourages par des problèmes de santé, de logement ou d’âge… ».

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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