Auto-entrepreneur : rencontre sous tension à Bercy

Le mouvement de défense des auto-entrepreneurs, opposé à la réforme proposée par Sylvia Pinel, promet d’aller « jusqu’au bout » pour défendre le régime. Les organisations professionnelles rencontrent d’ailleurs la ministre ce jeudi.

Grosse journée pour Sylvia Pinel : la ministre en charge du Commerce et de l’Artisanat rencontre aujourd’hui les représentants des auto-entrepreneurs et les instances professionnelles d’artisans. La réunion s’annonce musclée alors qu’un fort mouvement de résistance, incarnée par le collectif « Les Poussins » (35 000 soutiens), est vent debout depuis plusieurs semaines contre la réforme gouvernementale qui vise à limiter à deux ou trois ans l’exercice d’une activité principale sous le régime de l’auto-entrepreneur.

Les 28 recommandations de l’IGAS et l’IGS

Cette mesure a d’autant plus de mal à passer qu’elle n’est pas préconisée par le rapport d’évaluation réalisé par l’Inspection générale des Finances (IGS) et l’Inspection générale des Affaires sociales (IGAS), sollicitées il y a un an par Sylvia Pinel.

« Aujourd’hui, les décisions qui sont en voie d’être prises sont des erreurs graves. Nous ferons tout pour les empêcher. Dans le cas contraire, ce mouvement continuerait, se structurerait et s’amplifierait » a déclaré le vice-président de l’Union des Auto-entrepreneurs (UAE) Aurélien Sallé, également chef de file du collectif qui s’est organisé pour la défense du statut.

Que vont-ils demander à Sylvia Pinel ce jeudi ? Qu’elles s’en tiennent aux 28 recommandations de l’Inspection générale des Finances (IGS) et de l’Inspection générale des Affaires sociales (IGAS) et abandonne le projet de limitation du statut dans le temps.

15 milliards d’euros de chiffre d’affaires

Beaucoup d’entre eux la soupçonne de plier sous la pression des artisans qui dénoncent le statut d’auto-entrepreneur depuis son instauration en 2009, en raison de la « concurrence déloyale » qu’il engendre : les auto-entrepreneurs sont effectivement autorisés, sur présentation d’un diplôme, à exercer un métier artisanal, mais avec les avantages fiscaux et administratifs liés à leur statut.

Selon l’ancien Secrétaire d’Etat Hervé Novelli, qui a instauré le statut sous l’ère Sarkozy, le chiffre d’affaires global des auto-entrepreneurs a atteint « près de 15 milliards d’euros déclarés en quatre ans et demi et généré 3 milliards d’euros de rentrées fiscales et sociales ».

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