BTP : la reprise d’entreprise est problématique

Le secteur d’activité du Bâtiment et Travaux Publics est le plus exposé à la problématique de la reprise d’entreprises et de leur pérennité après le départ du dirigeant fondateur. Le nombre de disparitions de sociétés est important avec des cessions qui comparativement à d’autres domaines d’activités restent en deçà des moyennes généralement observées.

Le BTP, un cas à part

La question de la reprise des entreprises s’impose pour les PME alors que beaucoup de dirigeants fondateurs devraient partir à la retraite ces prochaines années. Le BTP est un cas à part et souffre de la problématique de la transmission de manière aiguë. Il est ainsi démontré que le taux de cession des entreprises de ce secteur ne s’élève qu’à 3,4 % contre 5,6 % en moyenne, avec un taux de cessation d’activité qui s’établit à 4,6 % contre une moyenne de 3 %.

Des chiffres qui s’expliquent en partie par une présence plus massive de PME modeste ainsi que par des difficultés économiques plus prégnantes pour 25 % des entreprises contre 17 % dans d’autres secteurs d’activités. Le BTP se distingue aussi par un fort taux de transmission dans le giron familial pour 22 % des entreprises concernées par la reprise contre seulement un taux moyen de 13 %.

Des emplois menacés

Il apparait aussi que les départs des dirigeants fondateurs s’effectuent en majorité avant l’âge de 55 ans dans 58 % des cas. Un départ anticipé qui nécessite une préparation bien en amont de la cession, une étape qui est malheureusement souvent négligée. On estime à plus de 130 000 les emplois qui pourraient être menacés par l’absence de repreneurs.

Un danger qui s’illustre par les derniers chiffres disponibles sur le nombre de cessions et de cessations d’activités qui datent de 2010, mais qui restent d’actualité. 1193 entreprises du BTP ont été transmises à un repreneur pour un total de 1627 sociétés qui ont dû mettre un terme à leurs activités.

La question du repreneur

La faiblesse du BTP réside dans la capacité des dirigeants à trouver le repreneur qui assurera la pérennité de l’entreprise sur le long terme. Alors que les prix de cessions restent attractifs pour les candidats à la reprise avec une moyenne de 300 000 euros contre 500 000 euros dans les autres secteurs, l’alliance entre le savoir-faire nécessaire au BTP et les capacités de gestionnaire est une chose rare chez les repreneurs de surcroit lorsque le dirigeant n’a pas pris soin de préparer son départ. Le manque d’anticipation porte là encore préjudice à une transmission sereine.

Le repreneur se situe souvent dans la famille ou la confiance semble plus simple à accorder pour les dirigeants du BTP avec des cessions familiales qui s’établissent à un taux de 54 %, très largement au-dessus de la moyenne nationale de 34 %. Il apparait que les dirigeants ne privilégient pas la montée en puissance progressive d’un collaborateur en vue d’une reprise, sans parler des transmissions extérieures qui restent confidentielles. Une problématique de la reprise qui devrait malheureusement se faire plus criante dans les temps à venir.

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