Chômage : lourde tâche pour Myriam El Khomri

Reparti dans son fief dijonnais, François Rebsamen lègue à son successeur au ministère du Travail un bilan plombé, en un peu plus d’un an, par l’afflux de 200 000 chômeurs supplémentaires.

Comme Michel Sapin, François Rebsamen n’a pas pu goûter aux joies que lui aurait procurées une véritable inversion de la courbe du chômage. Cette mission quasi impossible échoit désormais à Myriam El Khomry, une jeune professionnelle de la politique (37 ans) qui ne connaît rien (ou presque) au monde de l’entreprise.

Formée auprès de Bertrand Delanoë

Elle hérite d’une situation désastreuse rue de Grenelle où ses deux prédécesseurs se sont usés les lombaires en acrobaties verbales destinées convaincre l’opinion que le chômage était sur la voie, sinon d’une guérison, du moins d’une rémission « durable ». Au débit de Michel Sapin, un afflux de 425 000 demandeurs d’emploi après vingt-deux mois passés au ministère du Travail. François Rebsamen a fait un peu moins pire (+ 200 000) mais sur une période plus réduite de seize mois. Dans les deux cas, les deux hommes ont tenté de colmater la fuite à grands coups d’emplois aidés, en attendant un improbable retour de la croissance, seule condition capable d’influer sur la courbe que François Hollande avait promis d’inverser dès la fin 2013.

Comme l’épouse de Barbe-Bleue, Sapin puis Rebsamen n’ont jamais rien vu venir, alors que le seul chômage de catégorie A frappait, fin juin, un effectif record de 3,55 millions de personnes. Myriam El Khomry devra croiser très fort les doigts pour que la tendance économique, qui ne dépend pas plus d’elle que du gouvernement, se retourne en sa faveur et lui permette de présenter un bilan acceptable en 2017.

Née au Maroc en 1978, elle a vécu neuf ans à Rabat avant de s’installer avec sa famille dans les Deux-Sèvres (Thouars) puis à Bordeaux. C’est là qu’elle a entamé ses études juridiques conclues à Paris par un Dess de droit public. Deux ans plus tard, elle intégrait l’équipe municipale de Bertrand Delanoë et obtenait un siège au Conseil de Paris en 2008. Lors du remaniement d’août 2014, François Hollande a fait appel à ses service pour occuper le poste de Secrétaire d’Etat chargée de la conduite de la Politique de la Ville.

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