Pour le ministre du Travail Michel Sapin, la baisse significative du chômage enregistrée en août (-1,3%), ne traduit pas encore un renversement durable de la courbe.
Certes, la baisse du chômage en août (-1,5% en ne tenant compte que des inscrits en Catégorie A) coïncide avec la période estivale propice, on le sait, à la multiplication des contrats saisonniers. Toujours est-il qu’il s’agit du meilleur résultat statistique depuis deux longues années de hausse ininterrompue. De là à parler d’un véritable retournement de tendance ?
A l’annonce des chiffres, le ministre du Travail ne boudait pas son plaisir, mais esquivait toute forme d’euphorie, préférant jouer la carte de la « prudence » même face à ce « très bon chiffre » qui, selon lui, n’annonce pas pour autant « l’amorce de l’inversion de la courbe du chômage ». Et de souligner : « C’est une bataille dans la durée. Moi je veux plusieurs mois de suite de baisse du chômage pour pouvoir assurer aux français que l’objectif de faire repartir l’emploi est atteint ».
D’autant que ce dernier pointage de l’Insee présente quelques bémols : certes, le nombre de demandeurs d’emploi de Catégorie A (sans aucune heure d etravail) a baissé significativement (-50 000) et le chômage des jeunes recule pour le quatrième mois consécutif (-3,6%), mais l’Institut relève une hausse de près de 40% des sorties de Pôle Emploi « pour défaut d’actualisation ».
Un fait que Michel Sapin nuance : « Quand vous ne vous réinscrivez pas au chômage, c’est aussi peut-être parce que vous avez trouvé un emploi. Et donc le fait qu’il y ait une reprise importante des embauches en juillet et en août peut aussi être à l’origine de l’explication d’une grande partie de ces chiffres ».