La BPI déjà en panne sèche ?

La Banque Publique d’investissement (BPI), qui doit financer en crédit et en fonds propres les petites entreprises, peine à décoller, faute de dossiers.

Une usine à gaz ? La Banque Publique d’investissement,  qui regroupe les services d’Oséo, du Fonds Stratégique d’investissement (FSI) et de la Caisse des dépôts et Consignation, ne s’impose toujours pas auprès des entrepreneurs. Un comble alors que le marché du crédit bancaire traditionnel est toujours au ralenti et que l’argent frais manque toujours aux PME. Comment expliquer un tel faux départ ?

Les entreprises n’ont pas confiance

Outre les dissensions apparues ces mois derniers entre plusieurs têtes de la BPI, Nicolas Dufourcq, directeur général de l’établissement, évoque un « problème de confiance ». On sait que les entreprises françaises son frileuses envers les nouveaux dispositifs surtout lorsque leurs mécanismes ne sont pas très lisibles. C’est notamment le cas du Crédit d’Impôt Compétitivité-Emploi (CICE) encore très largement sous-utilisé par les PME.

A preuve, la BPI a, pour l’instant, accordé 800 millions d’euros de crédit d’impôt au titre du préfinancement mis en place dès 2013. 3 500 dossiers ont été traités alors que plus de 3 millions d’entreprises ont accès au dispositif ! Rappelons que le CICE, qui se traduit par une réduction d’impôt calculée sur la base de la masse salariale (de 1 à 2,5 SMIC), vise à réduire les charges des entreprises de 4% cette année, et jusqu’à -6% en 2014 (soit une aide globale de 20 milliards sur deux ans).

Une majorité de PME s’estiment « mal informés » des modalités du CICE dont ils craignent également qu’il se solde par un contrôle fiscal automatique.

Il s’agit donc bien d’un déficit de confiance : « Les entreprises n’ont pas encore envie d’investir en 2013. Le discours qui consiste à rappeler que les vainqueurs de 2016 sont ceux qui auront investi en 2013 est en train de progresser, il est en train de prendre corps mais il n’a pas encore convaincu l’essentiel de l’économie française. Il est là l’enjeu: c’est un enjeu de confiance » analyse Nicolas Dufourcq.

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