Le bilan annuel de l’emploi salarié est plus mauvais prévu, notamment en raison d’un troisième trimestre 2014 désastreux, notamment dans l’industrie et le bâtiment.
Sur un an, l’emploi marchand en France recule encore (-0,5%). Au total, 74 400 postes ont été détruits, signale l’Insee dans son dernier bilan annuel. Ce mauvais résultat s’explique par une situation très défavorable au troisième trimestre marqué par des pertes d’emploi significatives dans la construction (- 16 000) et l’ensemble du secteur tertiaire (-32 500). La situation s’est redressée en fin d’année avec un solde redevenu largement positif dans les services (+26 800 emplois), embellie liée à un redémarrage de l’intérim (+ 24 100).
L’industrie toujours en difficulté
En dépit de ce sursaut, la tendance reste mal orientée sur l’ensemble de l’année avec un déficit de – 37 700 emplois dans l’industrie et de – 49 500 dans la construction. Seul le tertiaire permet de sauver les meubles (+13 100 emplois). C’est d’ailleurs ce secteur qui concentre le plus d’effectifs (11,3 millions d’emplois devant l’industrie (3,1 million) et la construction (1,3 million).
Ces mauvaises vagues statistiques viennent de loin : en France, la filière industrielle se dégrade depuis plus de dix ans, avec une perte de 25% des postes depuis 2001. La spirale négative qui enfonce le bâtiment remonte à 2008 et à la crise économique consécutive à l’éclatement de la bulle immobilière : entre cette date et 2014, soit une période de six ans, le secteur a perdu 160 000 emplois.
L’an dernier, l’apathie du marché du travail correspond à la faible activité économique (+0,4% de croissance), un niveau stable par rapport à 2013. Les prévisions sont plus optimistes pour cette année en raison des effets attendus du contre-choc pétrolier et du rééquilibrage monétaire entre l’euro et le dollar.