Qui paiera la taxe carbone ?

François Hollande a annoncé la mise en place progressive d’une taxe carbone : elle frappera les entreprises comme les particuliers et devrait rapporter à l’Etat 7 milliards d’euros à l’horizon 2016.

Comment annoncer la création d’un nouvel impôt et assurer les français qu’ils ne paieront pas plus ? C’est à cet incroyable exercice de funambule que s’est livré le président de la République François Hollande lors de la grande conférence environnementale organisée au Palais d’Iéna. Rendez-vous auquel étaient évidemment conviés les Verts et autres élus du mouvement Europe Ecologie, très remontés depuis l’annonce de l’abandon du projet de taxe diesel.

Pris entre deux feux, François Hollande a donc dû jongler avec les annonces : à ce titre, pas sûr que les français s’y retrouvent dans le très complexe mécanisme de la Contribution Climat-Energie (CCE).

Cette surtaxe frappera tous les français qui émettent, d’une façon ou d’une autre du dioxyde de carbone, en se chauffant, en roulant, ou même en travaillant. Particuliers et entreprises devront donc mettre la main à la poche. De manière équivalente ? On ne sait pas encore.

Hausse programmée de l’essence diesel?

Mais le mérite de François Hollande est d’être parvenu à noyer le poisson en expliquant que la CCE serait en fait diluée dans l’ensemble des dispositifs fiscaux déjà en vigueur, comme la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) qui pèse notamment sur le diesel. Il n’empêche que cette nouvelle part fiscale, intégrée dans la taxe sur les carburants, devraient faire monter les tarifs du gazole (plus polluants qu’un SP95) et les rapprocher doucement de ceux de l’essence (de quoi calmer les Vets ?).

Concrètement, particuliers et entreprises devront verser, sur leur consommation de fioul, gaz ou charbon, l’équivalent d’environ 7 euros par tonne de dioxyde de carbone en 2014. Pour  l’Etat, cela se traduira par 300 millions d’euros supplémentaires. Chiffre provisoire car la CCE montera en puissance jusqu’en 2016 (14,5 € en 2015, 22 euros en 2016). C’est à ce dernier stade que l’impact sur le litre de diesel se fera alors le plus sentir, avec une hausse estimée à un peu plus de 10 centimes, une mauvaison nouvelle pour les 80% d’automobilistes français qui roulent au diesel.

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