Salaires supérieurs aux prix sur un an : un gain de pouvoir d’achat ?

Voilà des chiffres qui risquent d’interpeller les français qui se serrent la ceinture : selon le Ministère du Travail, le salaire de base aurait progressé plus vite que le niveau d’inflation, sur un an, générant un léger gain de pouvoir d’achat.

Ce ne sont que des chiffres. Des courbes mathématiques. Ils ont le mérite de dire une vérité, même si celle-ci semble éloignée de la réalité vécue par la majorité des français : dans les faits, le pouvoir d’achat des salariés français serait en légère hausse sur un an.

Quelles données permettent de tirer ce constat ?  L’indice du salaire mensuel de base, qui reflète les évolutions de salaires par glissement mensuel sans tenir compte des primes et des heures supplémentaires, aurait ainsi progressé plus vite (+1%) que le niveau général des prix sur les douze derniers mois, soit une hausse de 1,9% depuis mars 2012 quand l’inflation s’est affichée sur la même période à 0,9%.
La différence arithmétique entre les deux courbes conduit à la conclusion selon laquelle le pouvoir d’achat des salariés aurait augmenté depuis un an.

Hausse des impôts et baisse des revenus du patrimoine

Un résultat qui entre en contradiction avec le ressenti général des français mais également avec les données livrées  le 15 mai par l’Insee sur l’état de la consommation en France : une baisse historique de -0,4% en 2012, plus important encore que celle survenue en 1993.

Preuve que l’analyse du pouvoir d’achat est complexe. Des chiffres bruts il faut extraire la part des dépenses contraintes (énergie, logement, assurance etc…), la hausse de la pression fiscale, la baisse des revenus du patrimoine et des produits d’épargne, et cette notion très abstraite qu’est…la perte de confiance.
L’indice du salaire de base des ouvriers et des employés (SHBOE) a affiché la même tendance (+0,7% au 1er trimestre 2013 et +2% entre mars 2012 et mars 2013).

A partir de janvier 2014, cet indice remplacera celui du salaire de base des ouvriers (SHBO), jugé désuet, dans le calcul de la revalorisation annuelle automatique du Smic.

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